Chapitre II

53 8 0
                                    

J'ouvre lentement les paupières et regarde autour de moi. Je suis toujours dans la bibliothèque, la lettre à la main.

Un canard... et ça lui a pris des millénaires à le confectionner... décidément, il ne changera jamais.

Je ne sais pas vraiment ce que je dois en penser. Je suis toujours sous le choc, est-ce vraiment lui ? Ça pourrait être une mauvaise blague, un coup monté. Comment pourrait-il se souvenir de moi après tant de temps ?

Je reste perplexe, puis me décide enfin à prendre une feuille d'une commode et retourner m'assoir à la table que je venais de quitter. Je prend ma plume - n'ayant jamais pu m'habituer à ces stylos - et écris.

Une fois fini je glisse la lettre dans l'une des moitiés du canard avant de le refermer.

Moi : A Lucifer.

À ma grande surprise, le canard disparaît dans une légère fumée jaune.


Lucifer

Je fais les cent pas. J'aurais dû m'y prendre plus tôt, j'aurais dû chercher un moyen de la contacter dès mon arrivée en Enfer.

Mais j'étais trop aveuglé par mon désir de vengeance, j'ai passé trop de temps à chercher le pouvoir, à devenir qui je suis aujourd'hui. Le roi de l'Enfer.

Peut-être que si j'avais essayé de rester, ce jour là, si je m'étais battu... oh et puis merde, c'est fait c'est fait.

Je m'assois, épuisé par mes pensées. Je mets ma tête dans mes mains et soupire.

J'entends alors un petit pouf et mes yeux se dirigent vers la canard jaune qui vient d'apparaitre en face de moi.

Je reste silencieux, figé pendant quelques instants. Mon coeur bat à tout rompre. C'est elle ?

Je touche légèrement l'objet qui s'ouvre en deux à mon contact.

Moi : Oh Jesus Marie Joseph....

Je me giffle moi-même puis retourne mon attention sur la lettre se situant à l'intérieur du canard.

Je la prend et la lis les mains tremblantes.

Lucifer,
Si c'est bien toi, comprends qu'en six mille ans d'absence, j'ai retrouvé quelqu'un. Je t'avais oublié, Lucifer. Je pensais que tu m'avais oubliée aussi. Puisque ce n'est pas le cas, il est temps que tu le fasse. Je suis désolée mais mon coeur est pris désormais.
Ellen

Simple, court, précis. Elle ne veut plus de moi. Je sens mon cœur se briser dans ma poitrine, à un point où je me demande si je ne l'entends pas.

Ou alors je deviens fou. C'est sûrement ça. Quelle idée de passer tant d'années à confectionner cette merde ? C'est évident qu'elle m'avait oublié.

J'aurais dû tourner la page, j'aurais dû l'oublier.

Mais c'est vraiment tout l'effet que ça lui fait après six mille ans ?

Once upon a fallen angel || Hazbin HotelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant