Chapitre 18

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            Rien de tel que de commencer la journée par un nouveau projet. Qui dit nouveau projet, dit nouvelle recette ! Je ne pensais pas que cela m'avait autant manqué de pâtisser, quand je pense que j'aurais pu passer à côté de ma vocation, de ma passion... J'ai adoré mes études de médecine, vraiment, j'ai beaucoup appris durant ses années et mes parents étaient si fièrs de moi de me savoir dans une si bonne voie avec un avenir assuré, mais finalement, ce n'était pas mon rêve, mais plutôt le leur.

Sans se rendre compte quand nous sommes jeunes adultes nos parents nous dirigent vers un avenir meilleur, ils nous poussent généralement le plus loin possible mais parfois nous ne nous rendons pas forcément compte que cela ne nous correspond pas.

Au départ j'étais certaine de vouloir être dans le domaine médical, mes parents me disaient que j'avais des talents inouïs, que j'étais douée de mes mains j'adorais jouer aux infirmières avec tout le monde. Pour eux c'était une évidence, jusqu'à ce qu'un jour je décide pour aider financièrement mes parents de travailler dans une boulangerie. J'ai tout de suite adoré ça, plonger les mains dans le beurre mou pour le pétrir avec de la farine, imaginer de nouvelles recettes, émerveiller les clients par la beauté des gourmandises.

Plus les jours passaient plus j'avais goût à ce métier au détriment de mes études qui se sont effondrées petit à petit au point d'alerter mes parents, je vous avoue avoir repoussé ce moment autant que je le pouvais parce que ce n'est pas une chose évidente à avouer. Vouloir arrêter vos études après 4 années n'est pas une mince affaire surtout pour partir en C.A.P, j'appréhendais fortement leur réaction et pourtant. Pourtant, je n'aurais pas dû douter un instant d'eux, ils m'ont écoutée, longuement, attentivement, puis ils sont restés silencieux avant de se regarder et ils m'ont souri avant de m'enlacer. J'ai pleuré, pleuré de soulagement d'être délestée d'une branche qui ne me convenait plus.

Ils m'ont soutenue, m'ont poussée jusqu'au bout alors même que je n'y croyais plus. Au point même de me faire le plus beau des cadeaux, m'acheter une boutique en plein milieu du centre-ville.

Mon bijou.

Un trésor inestimable que je chéris chaque jour.

- Toc toc

Je penche ma tête vers les carreaux qui me séparent du salon, voyant la chevelure blonde de Rose passer le pas de la porte.

Sarah n'est pas encore arrivée prendre son service ce matin et j'ai la fâcheuse habitude de laisser cette porte ouverte avant l'horaire d'ouverture, alors que rien n'est encore mis en place dans les vitrines. Je jette un coup d'œil à la pendule m'indiquant que je suis censée ouvrir dans moins d'un quart d'heure.

Bon sang, ce que le temps peut passer vite, je suis pourtant levée depuis 6h ce matin.

- Humm, ça sent trop bon.

Rose m'embrasse la joue avant de piquer un cookie encore tiède sur le plan de travail, j'arrête de façonner ma pâte attendant sa réaction qui ne tarde pas à tomber dans un doux gémissement.

Les yeux pétillants, elle se tourne vers moi la bouche encore pleine de gâteaux.

- C'est une tuerie ce truc !

Un rire s'échappe de mes lèvres tandis que j'essuie mon front à l'aide de ma manche.

- Heureusement, cela fait 3h que je suis dessus.

- Tu les as fourrés à la noisette ?

- Exact

- Avec une touche de caramel en décoration sur le dessus

Un coeur pour deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant