Je me présente, je suis Madame (contre) tout le monde.
Madame j'écris les malheurs des femmes sur le papier.
Madame je pète un câble face au sexisme.
Madame j'écris pour déverser ma haine.
Madame je ne m'arrêterai jamais d'écrire tant que mes mots ne changeront pas les consciences.
Je me présente, je suis celle qui dérange.
Je représente toutes celles qui se sont senties, qui se sentent et qui continuerons à se sentir concernées par mon texte.
Ce soir, j'écris, je crie, afin que les autres roses s'ouvrent, à leur tour.
Ce soir, je veux leur démontrer qu'aucune de nous n'a jamais été seule. Même si les brûlures de cigarette et les cicatrices ont persisté à nous le faire croire.
J'ai conscience que la plupart d'entre nous préfère se refermer sur ses pétales lorsque le Soleil laisse la place à la Lune.
Néanmoins, n'oubliez pas que les étoiles brillent bien plus fort que les rayons lunaires.
N'oubliez pas qu'elles éclairent le chemin de celles qui souhaitent se jeter du trou béant en face d'elles, plongées dans le noir.
Mes soeurs, j'écris afin que nous nous rappelions de tout ce que nous essayons d'oublier, jour après jour.
De ce que nous avons trop normalisé.
Lorsque vous vous enfermez, rappelez vous que certains hommes nous ouvrent en deux sans que l'on y est consenti.
Mes soeurs, ce texte vous est dédiées.
Ce texte, écrit à l'encre pourpre de mon sang et imprégné de mes larmes d'amertume, doit vous prouver que nous n'étions pas en tort.
J'écris afin de ne plus me sentir seule.
Et je lis mes écrits afin de démontrer que je ne l'ai jamais été.
Certains hommes nous ont ouvertes.
En effet, ils se sont permis d'arracher nos pétales, d'arracher nos fleurs, nos feuilles et de goûter notre latex.
Mes soeurs, ils ont eu l'audace de marcher sur nous.
Nous avions dit "non".
Nous l'avions crié.
Par nos paroles.
Par notre réaction.
Dans nos pensées.
Nous l'avons toutes hurlé.
Dites-moi, maintenant, qui nous a entendu ?
Pire encore, qui a feint de ne pas l'avoir fait ?
Qui nous a cru ?
Qui nous a lâché ?
À quoi nous sommes nous accroché ?
Mes soeurs, ne restons plus silencieuses.
Brisons le silence, le secret que l'on nous a demandé de garder.
Brisons comme ils ont brisé l'hymen et l'enfance de certaines d'entre nous.
Nous sommes beaucoup trop nombreuses pour persévérer dans la passivité.
Ce texte, rédigé à une heure du matin par Madame je ne fermerai pas ma gueule, je le dédie à vous toutes que le monde entier à renié.
Ce texte, je l'écris pour que vous, vous le criiez dans les salles de concert.
J'utilise le fer rouge afin que mes mots restent gravés dans les mémoires.
Et vous, vous vous devez de le criez afin que mes mots restent gravés sur les langues.
Il est le plus beau de mes écrits mais surtout le plus sincère.
Nos souffrances endurées sont toutes réunies afin que l'on révèle enfin l'enfer que certains nous ont obligé à vivre.
Ce texte, je le dois à toutes celles qui ne m'ont pas cru, à toutes celles qui ont préféré nié, à toutes celles qui ont vécu la même et à toutes celles qui ont vécu bien pire.
La vérité, c'est que je suis plus que fatiguée de m'embêter à bien écrire lorsque la moitié des hommes de cette planète vont mal.
Et finalement, peut-être qu'il s'agit de ma plus belle forme d'écriture.
Peut-être que mes phrases sont plus belles quand je crache ma rage sur des centaines de pages tandis que certains persistent à cracher dans des femmes non consentantes.
Mes soeurs, combien sommes-nous à être encore traumatisée par leurs mots, leurs regards, leurs gestes ?
Il est temps de leur montrer.
Combien sommes nous à encore faire des cauchemars ?
Combien sommes nous à avoir du mal à se doucher, à se toucher, à se réapproprier notre corps après que leurs doigts l'ait totalement sali ?
Combien sommes nous ?
Mes soeurs, parlons.
Nous ne sommes pas seules.
J'écris justement afin que nous en prenions véritablement conscience.
Combien sommes-nous à avoir peur des hommes ?
Combien sommes nous à avoir peur des doigts trop près du corps qui ne nous appartient plus ?
Combien sommes nous à avoir versé notre sang volontairement ?
Et, combien sommes nous à avoir tenté de nous tuer ?
C'est à vous mais c'est surtout pour vous que j'écris.
Pour que vous vous réveilliez.
Mes soeurs, si nous n'agissons pas, si nous cautionnons, comment les choses peuvent elles changer ?
Comment les hommes peuvent ils se remettre en question ?
Défendons nos corps.
Détrompez-vous, ils nous appartiennent toujours autant qu'avant que leurs mains se posent dessus.
Défendons nos droits, défendons notre consentement et nos "non" bien plus fort que leur "si tu m'aimes vraiment...".
Détrompez-vous, nous sommes bien plus fortes que ce que certains veulent nous faire croire.
Mes soeurs, je vous écris dans l'espoir que vous ne choisissiez plus jamais votre tenue par rapport à un homme.
Dans l'espoir que vous ne vous forciez plus jamais à quoi que ce soit pour faire plaisir.
Dans l'espoir que votre main arrive dans la gueule d'un connard s'il vous touche sans votre "oui".
Mes soeurs, je sais que vous êtes restées silencieuses.
Comme un grand nombre d'entre nous, la peur nous a retenu.
Le déni nous a dit que ce n'était pas si grave, pas si traumatisant.
Puis les tentatives de suicide nous ont rattrapées.
Et peut-être que là, ceux qui ne nous ont pas cru auraient changé d'avis.
Et peut-être que là, la rage de vivre nous revient et nous appelle.
Mes soeurs, hurlez votre douleur, hurlez votre envie, votre besoin de protéger toutes les autres qui pourraient passer après nous.
Mes soeurs, hurlons ensemble, luttons contre toutes les premières fois forcées.
Luttons ensemble pour s'en sortir.
Pour sortir du silence.
Pour sortir de la tombe qu'ils nous ont creusé.
Pour sortir de la fosse dans laquelle ils nous ont jeté.
Mes soeurs, nous sommes bien plus que ça.
Et tant que vous ne le réaliserez pas, je me pense incapable de m'arrêter d'écrire.
Mes soeurs, nous devons nous en sortir pour toutes celles qu'ils ont tué.
Nous devons réagir et gueuler, quitte à être traitées de folles, pour toutes celles qui n'osent pas.
Nous devons crier pour toutes celles qui ont promis de garder le secret.
Et surtout, nous devons continuer de dénoncer les connards qui nous ont brisé pour toutes celles qui m'attendaient.
Toutes celles qui m'attendaient pour trouver le courage d'ouvrir leur gueule et de ne plus jamais la fermer.
Ce texte, c'est l'étoile dont nous avons toutes ressenti le besoin lorsque les nuages cachaient la Lune.
Car "C'est comme une comète. Comme une étoile filante qui passe comme ça.".De : Rose🥀
À : Tessa, Minerve, Neptune ainsi que les filles d'Hestia
Date : Aujourd'hui et pour les siècles des siècles
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Mes débris d'écrits
PoetryJe vous présente mes textes. Ceux qui ont souvent été rédigés en cours ou devant mon lycée. Dans mon bus, aussi parfois. Je vous présente mon autobiographie mais également la vôtre si vous parvenez à lire entre les lignes.