Vous croyez être faible

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J'ai dix-sept ans.
Je suis une adolescente.
J'ai énormément souffert.
Mais j'ai énormément rit également.
J'ai dix-sept ans.
Mais dans cinq mois, je serais déjà une adulte.
Dans cinq mois, ça fera trois ans que je n'en ai plus quinze.
Le temps passe vite.
Mais les esprits marquent.
Et les souvenirs perdurent.
Certains partent, nous quittent.
Mais gravent tout de même leur nom dans notre coeur avant de prendre la fuite.
J'ai dix-sept ans.
Je ne suis qu'une simple gamine.
Je n'ai rien vécu de si extraordinaire.
Certains ont vécu bien pire.
D'autres bien moins.
Mais l'important n'est pas la comparaison.
Ni les réseaux sociaux.
Vous gâchez vos vacances ?
N'attendez pas d'être entouré pour vivre.
Comme vous n'attendez pas qu'on vous le dise pour respirer.
Je ne dirais probablement jamais comment je m'appelle.
Vous ne le saurez probablement jamais.
Car ce n'est pas important.
Ce qui importe, ce sont les messages que transportent notre coeur.
Pardonnez.
Autant que vous pouvez.
Ne revenez pas.
Mais si vous le souhaitez plus que tout, faites demi tour et courrez vers la chaleur de son coeur.
Ne baisez pas.
Faites l'amour.
Sous les larmes du ciel et les siennes au goût de sel.
Embrassez.
Chez vous. Pas devant tout le monde.
Uniquement si vous êtes pudique.
Et si vous décidez de ne plus l'être et d'envoyer valser l'Univers tout entier, embrasez vous devant Lui.
L'absence d'un "s" est voulu.
Et certaines absences le sont aussi.
Je m'excuse pour la mienne.
Je n'allais pas bien.
Je ne voyais plus les couleurs.
Ils m'avaient touchée.
Je ne voulais pas.
Ils m'avaient laissée.
Je ne voulais pas.
Elle ne m'avait pas crue.
Je ne voulais pas.
Je m'excuse d'avoir insulté alors que j'aime toujours.
Je ne m'excuserai jamais pour mes textes.
Je suis forcée d'écrire pour rester en vie.
Ils sont une partie de moi.
Mais pas le reste.
Le reste m'appartient.
Ne donnez pas toute votre âme à une personne.
Mais si vous aimez plus que tout, faîtes le sans hésiter.
Ne pleurez pas.
Les larmes brûlent trop les souvenirs pour les laisser couler.
J'ai dix-sept ans.
J'ai beaucoup appris.
J'ai des amis.
Certains dans mon cœur, d'autres encrés dans mon âme.
Le plus important n'est pas de rester.
Mais d'avoir été là.
Certains ne l'ont pas été jusqu'au bout.
Je leur pardonne.
Beaucoup me manquent.
Mais rien ne sera jamais plus comme avant.
Car tout a commencé lorsque rien n'allait plus.
Arrêtez le harcèlement et les insultes.
Arrêtez de vouloir être cru sans cesse.
Croyez-vous vous mêmes.
Ne souhaitez pas une vengeance.
Priez plutôt pour qu'elles ne vivent pas la même chose que vous.
J'ai dix-sept ans.
Je prie pour sa nouvelle amoureuse.
Car je n'étais pas faite pour elle.
Et elle n'était pas faite pour moi.
Mais ça ne veut pas dire qu'on a pas été très très amoureuses.
Elle a été toutes mes premières fois.
Mais pas la plus importante.
Pardonnez au monde entier.
Même si c'est dur.
Guérissez doucement.
Il s'agit de notre première fois à tous dans l'Univers.
Certains n'arrivent pas à se remettre de leur viol.
Et moi, je prie pour qu'ils y arrivent.
Je ressens la douleur des autres.
Je vois l'esprit des autres dans mes rêves.
Je suis liée à des filles auxquelles je n'ai jamais adressé la parole.
Je suis forte.
Et vous l'êtes aussi.
Nous pouvons changer nos vies.
En vivant.
Tout simplement.
Vous êtes vivants.
Mais vous auriez pu mourir hier.
Et vous pourriez mourir demain.
Vous vivez.
Donc évidemment, vous souffrez.
Vous tombez.
Vous pouvez vous faire violer, agresser, tuer, brûler, kidnapper.
Mais vous pouvez aussi faire l'inverse.
Être coupable.
Puis vous pouvez aussi sourire, faire rire, danser, chanter, cuisiner, crier.
Et puis, surtout, le principal, c'est que vous serez obligé de faire les deux.
Vous serez forcé de pleurer, sourire, tomber, rire, vous automutiler, réconforter autrui, manger, quitter votre premier amour, retomber amoureux encore plus fort, vous retrouver à l'hôpital, vous marier.
Mais il y a aussi certains qui lisent puis prennent des antidépresseurs.
Ils dansent, pleurent, embrassent pour la première fois, se font violer, ne se sentent enfin plus sales après plusieurs années, ont un enfant, perdent un proche, se préparent pour leur dix-huit ans.
Vous avez une vie différente de la mienne.
J'en ai une différente de la vôtre.
Vous ne saurez jamais comme ça a été dur pour moi.
Et je ne saurais jamais comme ça a été dur pour vous.
Mais nos vies sont similaires.
Nous souffrons tous.
Mais nous aimons tous aussi.
Nous pouvons avoir les mêmes prénoms.
Vous n'aurez jamais mon coeur et ma douceur.
Je n'aurais jamais votre coeur et votre douceur.
Arrêtez de raconter vos souvenirs sur les réseaux sociaux.
Racontez les à ceux qui comptent.
Ou ne les racontez plus si c'est trop dur.
Ou vivez les si ça vous manque beaucoup trop.
Certains sont suicidaires et passeront à l'acte demain.
Certains sont passés à l'acte hier mais personne ne l'a remarqué.
Certains dormiront dans votre chambre, un jour.
Et ne sauront jamais que vos souvenirs ont existé.
Mais ce n'est pas important.
Car ce qui importe n'est pas d'avoir existé mais d'exister, là, maintenant.
Aujourd'hui.
Parce que vous êtes vivant.
Mais que vous auriez pu mourir.
Volontairement ou non.
Mais vous auriez pu.
Mais malgré tout, vous êtes vivant.
Posez votre main sur votre poitrine.
Vous sentez comme ça vit, comme ça frappe fort ?
Vous sentez comme ça se bat chaque jour pour rester même si vous n'en avez plus envie ?
Vous sentez comme c'est puissant même si vous croyez être faible ?
Vous sentez comme vous avez besoin de votre corps même si vous le détestez plus que tout ?

Vous
Êtes
Vivants

Mes débris d'écritsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant