Mes débris d'écrits

L'envie de crever

Des fois, je me demande pourquoi je suis encore en vie.
Parce que j'en ai pas forcément envie, dans le fond.
Et puis je me rappelle que j'ai tout simplement pas le choix.
Je suis née.
Et mes tentatives de suicide sont ratées.
J'ai peur des hommes.
Mais j'ai peur de tout.
Je m'appelle Rose.
Mais je ne suis pas Rose.
Uniquement ce qu'il en reste.
Assise par terre, j'attends qu'on me relève.
Mais s'il s'agit d'un homme, je suis surtout effrayée à l'idée qu'il me soulève de force.
Je survis à travers mes mots.
J'aimerais retomber amoureuse.
Mais je préférerai mille fois ne jamais l'avoir été.
J'ai peur d'être moi-même.
Puis je me rappelle que je ne suis plus moi mais celle qui a survécu aux agressions.
Peur de ceux qui lui ressemblent.
Même les acteurs.
Incapable de me toucher les fesses de peur de prendre sa claque pour une caresse.
Peur de devenir comme lui.
Peur de ne plus jamais redevenir comme moi.
J'ai été mise au monde pour écrire.
Mais l'on me force à me relever sans cesse des coups bas de la vie.
Désir maternel.
Peur de ne jamais réussir à embrasser plus personne.
Puis tout me revient en détail.
Ce feu dans mon coeur.
Ce feu nourri par toutes mes larmes, toutes mes blessures, toutes leurs paroles.
Ce feu qui provient de mon âme toute entière.
Cette rage de vivre qui ne me quitte jamais réellement.

"Si tu désires tant mourir, pourquoi t'as arrêté de serrer ta gorge quand t'as compris que t'allais mourir, justement ?
Pourquoi t'es pas allée au bout ?"

Mes mots vont trop vite pour mon esprit.
Mon esprit est trop fort pour mourir à cause de leurs mots.
La peur change de camp.
L'envie de crever également.