4 - Koa

25 9 19
                                    

Il est vraiment très énervé.

Alors que je suis assis sur le siège en cuir qui fait face au bureau du boss Alex Cortez. La dynastie des Cortez pèse très lourd dans le domaine des armes depuis sept générations. Le dernier en date, Alex Cortez, trente ans de vie dans la mafia. Il a pris le flambeau quand Milo, son père, est mort assassiné il y a quatre ans. Je n'ai connu son père que quelques mois, mais ce que je sais, c'est que tout le monde le regrette. C'était un bon dirigeant, il était à l'écoute et aimait vraiment les membres de son gang. C'est ce qui lui a coûté la vie. Maintenant qu'Alex est à la tête de la dynastie, il est plus à craindre que n'importe qui et n'accepte aucun faux pas.

Je ne sais pas pourquoi je suis là. Peut-être que JJ a fait une énième connerie et qu'Alex va me demander une fois encore de gérer son petit frère comme si j'étais son baby-sitter et non son meilleur ami. Peu importe, je lui dirais que je m'en occupe et quand JJ frappera encore, il assumera les conséquences lui-même. J'en ai un peu rien à foutre de leur dispute entre frères.

Cela dit, cette fois, il a l'air vraiment en colère. Je le laisse fixer l'écran de son ordinateur pendant encore quelques minutes, me préparant à être le récepteur de sa colère, mais quand sa tête se tourne vers moi, je vois à la façon qu'il a de m'analyser que ma convocation n'a rien à voir avec son petit frère immature.

— Quoi de neuf ? Demandais-je enfin pour briser la glace. Alex me regarde de ses yeux menaçants, je ne bronche pas. Depuis que je travaille pour lui, il a toujours assumé la fascination qu'il avait pour le fait que je n'ai pas peur de lui. La grande majorité des gens qui travaillent ici se chient dessus rien qu'à l'idée de croiser son regard, mais pas moi, j'en ai vu d'autres. Et puis je le connais, il est seulement terrifié à l'idée de finir comme son père, mort, trahi par un membre de son gang.

— Une de nos maisons a été cambriolée. Annonce-t-il d'un ton beaucoup trop calme pour l'importance de ses propos.

Enfin. Depuis le temps que c'est calme par ici. Les membres du gang les plus importants vivent ici à Édimbourg ensemble dans la même maison. Seulement, nous ne pouvons évidemment pas tous loger sous le même toit, alors le gang a plusieurs demeures dispersées dans nos points de ventes les plus importants, que ce soit en Écosse, aux États-Unis ou dans n'importe quel pays où le marché des armes fonctionne. Il n'y a que JJ et moi qui avons le privilège d'avoir notre propre baraque. Disons que la cohabitation se passait toujours mal, JJ est un farceur, les mafieux moins.

— Quelle maison ?

Dans chaque villa, au moins dix personnes y habitent, donc il y a toujours quelqu'un de présent. Il faudrait être vraiment chanceux pour tomber quand la maison est vide ou avoir préparé son coup depuis vraiment longtemps. Il y a une possibilité que ce soit un membre du gang qui ait fait ça, mais si c'est vraiment le cas, je doute qu'Alex serait assis en face de moi à cette heure. Non, il serait en train de buter des innocents pour découvrir qui est coupable.

— Tigh a' bhàis. Un rictus prend forme sur mes lèvres en entendant la réponse à ma question.

Tigh a' bhàis, c'est du gaélique écossais, ça signifie littéralement la maison de la mort. Pas peu fière de cette appellation, les Cortez l'avaient inscrite sur le portail de cette bâtisse de pierre, donc la personne qui a fait ça savait où elle s'introduisait.

Personne ne vit là bas, cet endroit est beaucoup trop flippant. Les enfants d'Édimbourg s'amusent à dire que la maison est hantée. C'est peut-être vrai, d'effroyable meurtre on était commis là-bas il y a des années de cela. En bref, personne ne s'approche de cette demeure, c'est d'ailleurs pour cela que depuis quelques années des trésors familiaux qui pourraient faire tomber tout le réseau y sont stockés. Alex ne rigole plus du tout, il risque gros, il risque de tout perdre.

Dare MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant