5 - Leda

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« — Sorcière !

Je me réveille en sursaut quand ces appellations dévastatrices deviennent de plus en plus bruyantes. Autour de mon lit, Stella et ses quatre copines me regardent hilare. Je ne comprends pas ce qu'elles font là, mais mon incompréhension se transforme vite en crainte quand je vois qu'elles sont toutes munies de corde à sauter, leur arme favorite pour me tourmenter.

Sans que je la vois venir, elles m'attrapent chacune par un membre différent. Je ne peux plus bouger, mes jambes, mes bras et même ma tête sont pris au piège entre ses mains malfaisantes. Je ne trouve aucun moyen de m'échapper de leur emprise, j'essaye de crier, mais Stella bâillonne ma bouche à l'aide d'une ceinture qu'elle noue à l'arrière de mon crâne.

Elles m'emportent sans difficulté dans la salle de douche de l'orphelinat et m'installent sur une chaise au centre des douches avant de m'y attacher à l'aide des cordes à sauter, sauf une que Lia garde prisonnière entre ses mains. Je sais à quoi va servir cette corde et ça me noue l'estomac si fort que j'en vomis. Les filles gémissent de dégoût en me traitant de bébé alors que j'observe mes cuisses à peine dissimulées recouvertes de ma propre gerbe.

— Je suis sûre que c'est toi qui as dit à Brons de me repousser, encore ! S'exclame Stella. Elle a tout faux. Bronson ne veut pas d'elle parce que c'est la reine des garces, mais ça, elle ne l'admettra jamais. Elle préfère continuellement rejeter la faute sur moi, c'est comme ça depuis huit ans maintenant.

J'ai eu quatorze ans il y a dix jours et je suis toujours enfermé dans cet endroit infâme. Je ne vois aucune échappatoire à cet endroit, mais dans cet enfer qu'est Dealan-de, il y a ma lueur ardente, cette même lueur que cette garce de Stella essaie de me voler.

— Il ne veut pas de toi et la seule fautive dans cette histoire, c'est toi, idiote ! Je regrette d'avoir prononcé ses mots dès l'instant où ils franchissent la barrière de mes lèvres.

Stella arrache violemment la corde à sauter des mains de Lia et n'attend pas pour me fouetter mes jambes attachées avec. Une douleur se répand, mais je ne cille pas, les coups : j'ai appris à les encaisser depuis le temps que je me fait violenter dans cet endroit.

— Tu vas le payer, sale petite peste ! Crie Stella en me fouettant les jambes avec la corde. Je sens la douleur se propager dans tout mon corps, mais je refuse de lui donner la satisfaction de me voir plier.

— Arrêtez, vous allez la blesser. Murmure Lia, l'une d'entre elles qui est arrivée il y a à peine quelques semaines. Elle n'est pas encore habituée à toutes ses violences, comme toujours, elle s'y fera assez rapidement et elle prendra part à ses services à mon égard sans grande difficulté. Mais Stella et les trois habitués l'ignorent, continuant à me battre sans pitié.

— Tu crois que tu es meilleure que nous ? Demande Stella en me regardant avec mépris. Tu crois que tu mérites de sortir d'ici et de vivre une vie meilleure ? Eh bien, tu vas apprendre que tu n'es rien d'autre qu'une moins que rien, Sorcière.

Je reste silencieuse, refusant de leur donner la satisfaction de me voir craquer. Mais en moi, je sais qu'elles ont raison. Je sais que je ne mérite rien de mieux que cette vie de misère et d'abus. Pas après avoir tué mes parents le jour de mon anniversaire.

Alors que les coups continuent de pleuvoir, j'entends des pas précipités se diriger vers l'endroit où nous nous situons. Trop occupée à s'acharner sur moi, les filles ne s'en rendent pas compte. Les portes s'ouvrent sur Brons, seul, il coure vers les pestes qui me frappent toujours plus fort et les pousse violemment jusqu'à les faire tomber au sol.

Le regard de Stella devient meurtrier quand elle voit l'objet de ses désirs se diriger vers moi et détacher les liens qui m'emprisonnent à cette chaise.

Dare MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant