Chapitre 1

351 21 186
                                    

Layla

8h37.

Je me presse dans les rues bondées de Manhattan tout en m'efforçant de ne pas lâcher l'objet de ma sortie matinale.

Les rouleaux de tissus coincés entre mes bras glissent au fur et à mesure que je progresse dans la foule de personnes assez dense malgré l'heure matinale. Alors que les autres passants font exactement la même chose que moi : se presser. J'accélère encore plus le pas, au point de commencer à avoir chaud en dépit des quinze malheureux degrés du mois d'avril à New York.

Depuis une semaine, je passe mon temps à me morfondre dans mon lit parce que mon copain m'a quitté.

C'est donc ton ex aujourd'hui ma grande.

À mon plus grand étonnement, ce matin je me suis réveillée avec l'idée et l'envie d'innover une toute nouvelle collection.

Sans compter que ça doit faire au moins deux ou trois semaines que je cherche l'inspiration, et ce nouveau projet m'a forcé à me sortir de mon lit même si Mayline avait déjà tenté de le faire toute la semaine avec de multiples stratagèmes comme des confiseries, un fast food ou encore une virée à Soho, le quartier de la mode où se trouvent toutes les maisons de créateurs et de haute couture que je rêve de rejoindre un jour.

Alors me voilà plongée au cœur de la Cinquième Avenue à la recherche du meilleur tissu de la capitale du monde.

Comme vous l'aurez compris je suis styliste, j'ai ma propre boutique dans l'Upper East Side, je suis indépendante et je fais moi-même la totalité de mes créations. J'ai quand même - et heureusement - l'aide de Mayline, ma commerciale, ma secrétaire personnelle et ma meilleure amie.

C'est grâce à la folie des Etats-Unis que l'on peut rêver en grand et c'est ce qui m'a permis d'ouvrir ma boutique indépendante, originale et pas comme les autres étant donné que j'ai mon ateliers de couture et de créations personnelles avec en plus mon studio photo aménagé dans l'arrière-boutique.

Depuis l'enfance je rêve de devenir une styliste célèbre et renommée aux Etats-Unis, alors dès l'obtention de mon diplôme à la sortie de l'école de mode j'ai travaillé sans relâches pour avoir l'opportunité d'ouvrir mon magasin, et dans un futur proche j'aimerais l'installer à Soho au milieu de Chanel, Dior, Yves Saint Laurent et toutes les autres maisons de haute couture...

Je continue mon périple dans les rues animées de New York, à travers les gens qui se bousculent et se regardent sans réellement se voir.

Mes bras sont à deux doigts de tout lâcher à cause des crampes qui menacent de se pointer.

Il faut que j'arrive rapidement chez moi avant de perdre l'usage de mes bras et pour noter toutes mes idées, totalement en désordre dans ma tête.

Je suis en bas de mon appartement quand mon téléphone vibre dans la poche arrière de mon jean. J'essaye de l'attraper avec difficulté sans rien faire tomber puis décroche sans regarder mon interlocuteur avant que la sonnerie ne s'arrête et lui adresse mon répondeur.

- Oui ?

- Je suis devant ton appartement. Sort de ton lit l'épave.

Mayline, toujours aussi charmante.

Je raccroche laborieusement puis appelle l'ascenseur à bout de souffle. Je rentre difficilement dans la cabine puis une fois à l'intérieur je cède et lâche tous mes rouleaux qui tombent dans un bruit sourd sur le sol métallique.

Je respire enfin et mes bras me remercient.

Je m'adosse contre la paroi froide de l'ascenseur et ferme les yeux le temps de monter jusqu'au dernier étage où se trouve mon appartement et où ma meilleure amie doit surement m'attendre en grognant et en pensant que je suis encore au chaud sous la couette. Il ne me manque seulement quelques étages quand Mayline commence à m'harceler d'appels.

MagneticOù les histoires vivent. Découvrez maintenant