Magnetic

Chapitre 17

Layla

- Qu'est-ce qu'on fait Alec ?

Ma question semble le prendre de cours parce qu'aucune réponse ne franchit la barrière de ses lèvres, que je fixe maintenant depuis un peu
trop longtemps à mon goût.

Quelques secondes de trop.

Mon regard passe de sa bouche à son cou aussi vite que je suis passée de ses yeux à ses lèvres, totalement hypnotisée par sa pomme d'Adam qui monte, puis descend avec difficultés.

Qu'est-ce qui m'arrive ?

La seule chose dont je suis un minimum consciente, c'est la proximité de nos deux corps qui, au moindre mouvement de notre part, se frôlent.

Sa présence me dérange et pourtant, je ne peux empêcher mon corps de réagir à son contact, que je n'arrive pas à mettre à distance.

Même si mon cerveau me crie de le repousser de toutes mes forces, mon corps ne l'écoute pas et n'en fait rien du tout.

Au contraire, mes yeux ne peuvent s'empêcher de divaguer entre ses lèvres et ses iris sombres qui m'hypnotisent, encore une fois.

J'aimerais m'éloigner le plus loin possible et le renvoyer chez lui sur le champ, mais je sais aussi que si je commets cette erreur, je pourrai passer à côté de mon plus grand rêve.

J'aimerais aussi me frapper, me tuer et me faire mal pour ce que ressent mon corps alors que ma raison me hurle que je le déteste.

Alors que ses yeux ne peuvent s'empêcher de faire comme les miens et d'alterner entre ma bouche et mes iris, il les ferme d'une force qui pourrait en rendre aveugle plus d'un, puis secoue rapidement sa tête comme pour se remettre les idées en place.

Puis au moment où je pensais qu'il allait enfin s'écarter, il revient à la charge en approchant dangereusement son visage près du mien.

Nos regards s'accrochent. Comme toujours. Son souffle vient ensuite caresser ma joue, puis ma nuque pour enfin arriver à mon lobe qu'il frôle subtilement de ses lèvres.

Une multitude de frissons traversent la totalité de mon corps à cause de sa proximité, ce qu'il ne manque pas de remarquer.

- Merci pour les post-it, Love, me chuchote-t-il au creux de l'oreille, son souffle chaud entrant en contact avec la peau nue et sensible de mon cou.

Pensant qu'il va s'éclipser sans attendre, comme il l'a toujours fait depuis que nous sommes adolescents, je ferme les yeux, les paupières lourdes.

Comme il y a une dizaine d'années, le soir où je suis restée des heures suspendue, au bord de ma fenêtre, en regardant les étoiles et en me demandant pourquoi je ne m'étais pas encore enlevée la vie pour rejoindre leur beauté et leur sérénité.

Mais alors que j'allais ouvrir mes yeux, pour ne plus y penser et effacer ces mauvais souvenirs de ma tête, les lèvres de l'homme qui me tourmente viennent se poser délicatement sur mon front.

Je me déteste au plus profond de moi-même, je déteste mon corps de réagir à son contact, mais je déteste encore plus mon cœur de battre aussi rapidement.

Une chaleur qui m'était encore inconnue vient réchauffer le bas de mon ventre et une volée de picotements agréables se manifeste soudainement pour me faire ressentir une chose que je n'ai encore jamais vécu aussi fortement auparavant.

Je n'ose même pas ouvrir les yeux par peur de croiser son regard, alors j'attends patiemment qu'il quitte la pièce et d'entendre la porte claquer pour me prévenir qu'il n'est vraiment plus là.