Chapitre 14

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Alec

Mon début de journée est rythmé par un réveil un peu trop matinal à mon goût.

Un remplissage de valise beaucoup trop aléatoire pour le nombre indéfini de jours que je vais passer dans cette ville.

Deux heures de bus interminables durant lesquelles le sommeil m'était impossible étant donné que mon crâne ne faisait que penser à ce qu'il se passerait une fois que je serais arrivé.

Un tout nouveau quotidien.

Je ne suis pas du genre à aimer le changement alors, je tente de me rassurer en me disant que cette collaboration ne durera que quelques mois.

Ce n'est pas la première fois que je mets les pieds à New York et pourtant, lorsque j'étais dans le taxi qui s'occupait de m'emmener à bonne destination, je ne pouvais m'empêcher de regarder partout où mes yeux le pouvaient.

Grandiose.

Mon émerveillement est toujours un peu plus grand lorsque je reviens dans cette énorme mégalopole, que ce soit pour le travail ou juste pour le plaisir.

On a comme cette impression que la ville et ses banlieues grignotent un peu plus de campagne chaque fois qu'on y retourne.

Désormais, ce ne sont plus 130km qui s'affichent lorsque je demande à mon téléphone de m'indiquer quelle distance me sépare de New York, mais seulement 100km, preuve que le cœur de la ville s'est bien étalé et que par conséquent, les banlieues aussi.

La seule chose qui a su rendre ce périple moins pénible a été la trouvaille d'un Starbucks qui s'est matérialisée comme par magie au coin d'une rue alors que je tentais tant bien que mal d'interpeller un taxi depuis cinq bonnes minutes.

En l'occurrence, j'étais également en train de me plaindre de ne trouver aucunes de ces enseignes alors que j'étais littéralement dans la plus grande ville du pays.

J'allais presque contacter Howard Schultz.

Mon caramel macchiato en main, je sors du taxi après avoir réglé le chauffeur qui m'offre un sourire en remarquant le pourboire que je lui ai laissé.

Puis il repart très vite afin d'enregistrer le plus de course possible et avoir un bon salaire à la fin de sa journée.

Dire que je suis seul au beau milieu de New York serait un mensonge, étant donné que la ville est toujours en perpétuel mouvement.

Que ce soit les habitants qui se précipitent vers leur travail, les taxis jaunes qui circulent sans cesse ou les nombreux visiteurs qui explorent les attractions célèbres.

Chaque boulevard, chaque avenue et chaque ruelle peut offrir une nouvelle expérience, une nouvelle rencontre ou une nouvelle découverte.

Les marchés locaux, les vendeurs de rue, les artistes de rue, et les événements en plein air ajoutent une effervescence constante à la vie quotidienne.

Mais ce sentiment de n'être qu'une infime poussière au beau milieu de tout ce chaos nous fait sentir tout petit, ce qui nous donne l'impression d'être seul, abandonné à nous-même.

Philadelphie est environ trois fois moins grande et vivante que la grande pomme, ce qui peut expliquer mon dépaysement total. Ici, l'ambiance est si différente, elle est unique et vibrante.

L'effervescence quotidienne est exceptionnelle et est une chose rare que je ne pourrais jamais trouver à Philadelphie.

Je m'arrête au coin d'une rue pour attraper mon téléphone et entrer l'adresse de la boutique de Layla dans mon moteur de recherche.

MagneticOù les histoires vivent. Découvrez maintenant