Magnetic

Chapitre 18

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Alec

Est-ce que vous vous en êtes déjà voulu d'avoir promis quelque chose, que vous pensiez possible et qui s'est finalement avérée impossible, à quelqu'un que vous aimez ?

Je viens tout juste de le faire.

Qu'est-ce que je m'en veux.

Est-ce que vous vous en êtes déjà voulu au point de vouloir remonter le temps pour vous censurer afin d'éviter de vous faire dire certaines paroles que vous regrettez ?

Parce que moi, c'est mon cas.

Ma culpabilité est au maximum.

Est-ce que vous vous en êtes déjà voulu de vous retrouver totalement impuissant face à une situation que vous vouliez à tout prix éviter pour préserver l'un de vos proches ?

Putain, en ce moment même.

Je m'en veux tellement.

Il nous arrive parfois de toucher du bout des doigts le bonheur, mais l'instant d'après, tout bascule et notre vie se transforme en un bordel sans nom.

Elle n'est plus que faite d'un amas de chutes, de débris et de déceptions. Comme si un obus venait de nous exploser en pleine gueule pour nous rappeler que la vie est une sacrée salope.

Tout s'écroule.

On pensait que plus rien ne pouvait nous toucher ou nous détruire après la dernière merde qu'on avait enfin réussi à mettre derrière nous.

On avait réussi à se reconstruire, à se forger des piliers solides, en comptant sur nos proches pour nous épauler, si besoin.

J'ai beau être l'un de ces piliers pour Ethan, je crois bien que, pourtant, mon soutien ne l'empêche pas d'être en train de sombrer au plus bas pour rejoindre ses démons.

Cette impression de ne pas être assez me colle à la peau.

Voir mon meilleur ami aussi détruit et démuni me retourne le ventre, c'est comme si je venais de recevoir un coup tranchant tout près du cœur, au même moment où il l'a reçu.

Il existe des amitiés comme celle d'Ethan et moi, où la relation entre deux individus est aussi forte que fusionnelle, au point d'être considérée comme fraternelle.

Alors ce que l'un va éprouver, l'autre le ressent aussi.

Sa douleur est la mienne puis inversement.

Et putain, ça me rend malade de savoir que je suis la cause de sa descente aux enfers.

En voulant l'aider et le libérer de ses chaînes, je l'ai entraîné dans les profondeurs de ses mauvais souvenirs.

Je l'ai encouragé à le faire.

C'est ma faute.

Il ne faisait que m'en parler. Il ressassait son passé sans cesse. Il était à la recherche permanente d'une réponse à ses nombreuses questions qui grandissaient au fil des années.

Alors, j'ai seulement voulu profiter du week-end de repos que nous a laissé Layla pour accompagner Ethan et l'épauler dans sa quête de réponses, comme le ferait un meilleur ami.

Tous les deux seuls dans une ville que nous ne connaissions pas, nous attendions sous un porche étranger alors qu'il se battait contre lui-même pour savoir s'il passait le cap ou non.