Chapitre 6

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Layla

Avez-vous déjà eu des remords à un tel point que vous en êtes venus à vous détester vous-même pour quelque chose que vous aviez fait ?

C'est mon cas aujourd'hui.

Comment j'ai pu croire que revenir dans ma ville natale serait une bonne idée, que tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, sans imaginer ce qui pouvait se passer une seule seconde ?

Je n'aurais jamais dû y mettre les pieds, j'aurais dû m'écouter et faire comme si je n'en avais rien à foutre avant que ma meilleure amie et ma mère m'en dissuadent.

Moi, depuis le début, je ne voulais pas y aller. Je repoussais le moment où il fallait que je prenne mes billets et j'étais à deux doigts de ne pas en prendre et inventer un mensonge à Mayline et ma mère.

Revenir à Marblehead a été un réel combat, plus gros encore que ce que j'imaginais.

Retrouver cette fichue maison dans laquelle j'ai grandi a vraiment été dur. Tous mes souvenirs, enfouis et tapis dans l'ombre jusqu'à aujourd'hui - pour la plupart - sont remontés à la surface.

Mais passons à autre chose, le plus important, c'est que je sois enfin à ma place qui se trouve à New York.

Le ciel est orageux lorsque je sors de chez moi et le vent violent n'arrange pas la situation.

Mes yeux se plissent face à la force du vent, ce qui me rend la vue difficile pour voir où est ce que je marche. Je me blottis un peu plus dans mon trench lorsque des frissons parcourent ma peau.

Je suis bien contente d'avoir opté pour un jean straight avec un pull en laine enfilé au-dessus d'un débardeur.

Le temps à New York ne cessera jamais de m'étonner, même si j'habite désormais ici depuis pas mal d'années. Je devrais être habituée au fait que du jour au lendemain, on peut passer d'un temps d'été à un temps d'hiver, mais en vain.

Un taxi manque de me renverser lorsque je traverse l'une des grandes voies de circulation de la mégapole.

Ma main droite s'extirpe toute seule de la poche de mon manteau pour faire un doigt d'honneur au conducteur qui roule beaucoup trop vite et qui ne respecte pas du tout les limitations de vitesse.

Parce que tu les respectes toi ?

Ce n'est qu'un détail.

Soudain, un grondement terrifiant émane du ciel et me rappelle alors que je dois me dépêcher si je ne veux pas finir trempée avant d'arriver chez ma mère.

Heureusement pour moi, elle n'habite pas très loin, ce qui peut avoir son côté pratique ; comme pour aujourd'hui ou bien les fois où elle me dépanne d'un sachet de farine.

Mais il y a aussi des points négatifs à sa proximité ; comme le fait qu'elle passe souvent à l'appartement pour prendre le thé.

Mais je l'aime ma maman d'amour.

Plus que tout.

Je m'arrête devant une boulangerie près de chez ma mère et à laquelle je suis habituée pour acheter quelques viennoiseries.

J'espère qu'aujourd'hui, c'est la vendeuse sympa et souriante que j'aime bien qui s'occupe des clients. Elle se débrouille toujours pour me rajouter un truc en plus dans mon sachet.

J'entre à l'intérieur du commerce et m'insère dans la file d'attente quand je la vois au comptoir.

Bingo !

Le nombre de personnes devant moi diminue à mesure qu'elles quittent la boulangerie une fois qu'elles ont été servies par la gentille vendeuse.

Mon tour arrive et la vendeuse me reconnaît alors, elle me sourit tout en me demandant ce que je souhaite prendre aujourd'hui.

MagneticOù les histoires vivent. Découvrez maintenant