Magnetic

Chapitre 21

Instagram : writeroftheniight
Tiktok : wriiteroftheniight

Alec

TW : SCARIFICATION

Mon cœur est au bord du précipice.

Je suis en train de courir comme un fou en plein New York, esquivant les passants et priant pour qu'elle se soit réfugiée dans son appartement. Je suis mort de trouille à l'idée qu'elle se soit perdue autre part, toute seule et vulnérable, dans cette ville qui m'est totalement inconnue.

Est-ce que je dois appeler Mayline ?

Après tout, c'est sa meilleure amie. Celle qui la connaît par cœur. Elle saura où chercher si jamais je ne la retrouve pas et elle fera sûrement mieux que moi, j'en suis certain.

Elle aura les bons mots, elle au moins.

Un tas de questions se bousculent dans ma tête quand je repense aux événements qui se sont produits dans ce studio, il n'y a même pas une demi-heure.

Putain, je l'ai embrassé.

Et elle m'a rendu mon baiser.

Je ne regrette pas du tout, au contraire, ça faisait un moment que j'avais envie de goûter à ses lèvres, mais je n'aurais pas dû, tout simplement parce que j'ai adoré ça.

Ses lèvres sont une drogue, elles sont addictives et dangereuses, pour moi aussi bien que pour elle, parce qu'il m'en faudrait peu pour y fondre à nouveau la tête la première.

Mais il a fallu que je gâche tout.

Bordel de merde, quel con.

Je me souviens encore de son regard qui est désormais inscrit à jamais sur ma rétine. Il était à la base doux, mais il est vite devenu dur et froid.

Quand j'ai fait l'erreur de toucher son dos et qu'elle a eu un mouvement de recul - comme si elle était dégoûtée - j'ai eu l'impression de me prendre un mur en pleine gueule.

Le rejet me colle à la peau.

Comme un vieil ami.

Encore une fois.

J'aurais dû réagir différemment, j'en suis conscient et je m'en veux terriblement, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'exprimer mon choc et mon incompréhension.

Elle a dû interpréter ma réaction comme du dégoût ou du jugement vu comment elle m'a fui ensuite.

Alors que pas du tout.

Je ne peux pas la juger tout simplement parce que je ne sais pas ce qu'elle a vécu, que ce soit quand elle vivait encore à Marblehead ou après son départ soudain avec sa mère.

Certes, je n'ai jamais vraiment pensé à ce qu'il pouvait se passer chez elle quand nous étions plus jeunes, mais en y réfléchissant, j'étais seulement spectateur de ce que les Williams voulaient montrer de toute façon.

La partie immergée de l'iceberg.

Je ne veux pas la juger, je veux juste la comprendre.

L'aider.

Je ne peux que la trouver plus forte en ayant pris conscience qu'au lieu de parler et de se confier à quelqu'un, elle a eu le courage de se taire, encaisser et marquer sa douleur sur son corps.

Pourtant, plus je pense aux cicatrices qui couvrent son dos et plus je me dis qu'elles avaient l'air beaucoup trop vieilles pour avoir été faites récemment. À cette réflexion, une avalanche de questions, dont je redoute les réponses, s'abat sur moi et me donne des frissons.