Chapitre 3

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Layla

Mon avion décolle dans deux heures. Je ne suis toujours pas prête, il faut encore que je finisse ma valise et que je la ferme, en espérant y arriver.

Je dois aussi trouver un taxi et traverser New York pour rejoindre l'aéroport à temps. Et je suis encore dans mon lit - certes habillée et prête - à maudire cet enterrement de malheur.

Je décide enfin de me lever et me dirige vers mon dressing pour attraper à la va-vite quelques affaires que je fourre en bouchon dans ma valise.

Après l'avoir fermée puis m'être nourrie et lavée, je quitte mon appartement et descends pour appeler un taxi qui, je l'espère, ne finira pas dans les bouchons.

Une fois dans un taxi, je sors du maquillage de mon sac à main et essaie de sauver un minimum l'apparence de mon visage marquée par les traces des insomnies de la semaine passée.

Pendant une semaine j'ai réfléchi à toutes les alternatives qui se présentaient à moi jusqu'à empêcher le sommeil de m'emporter.

Quand j'ai fini de retoucher mon maquillage, je range tout mon attirail et profite de la banquette arrière pour tenter de fermer les yeux et de dormir un peu. Mais c'est sans compter sur mon téléphone qui se met à vibrer deux fois sur le siège voisin, m'annonçant deux messages.

May : Tu es bien levée ???

Je lève les yeux au ciel avec un sourire en coin.

Maman : Bon voyage, ma puce ! Souviens-toi, écoute ton cœur.

Je réponds rapidement à ma mère et la remercie encore une fois pour ses conseils qui m'ont beaucoup aidé pour prendre cette décision.

C'est en partie grâce à elle que je m'apprête à retourner dans ma ville d'enfance pour l'enterrement de mon géniteur.

Comme elle me l'a recommandé, j'ai écouté mon cœur et il m'a dit qu'il valait mieux avoir des remords que des regrets.

Ils se sont passés le mot.

Je réponds ensuite à ma meilleure amie.

Moi : Je suis dans le taxi.

May : Tu vas me manquer. :(

Moi : Mais non. Je reviendrai peut-être aussitôt que mon avion aura atterri ?

May : Si tu fais ça, je te renie ! Tu as l'opportunité de tourner la page une bonne fois pour toutes, alors ne laisse pas cette chance t'échapper ma belle.

Je grimace au mot « chance ». Nous savons toutes les deux que ce n'est pas le bon terme pour désigner la situation actuelle. Tout comme moi, elle essaye de se rassurer et de me motiver à passer ce cap.

C'est toujours plus facile de faire semblant et de revêtir un masque, alors je la rassure.

Moi : En route vers les grands lacs ! Xoxo.

Quand je sens la voiture décélérer, mon regard se tourne vers la vitre, révélant notre arrivée à l'aéroport. J'éteins mon téléphone, mettant brusquement fin à ma conversation avec Mayline, puis quitte le taxi en payant ma course et en remerciant mon chauffeur.

Dès mon arrivée à l'aéroport, mon premier réflexe est de trouver un panneau d'affichage qui pourra m'indiquer le terminal vers lequel je dois me diriger.

Comme l'aéroport est déjà plein à cette heure matinale, cela s'avère être un véritable défi.

J'essaye en vain de me hisser sur la pointe des pieds, mais un mouvement de foule manque de me faire tomber sur un inconnu. Après maintes tentatives, je parviens à voir à la dérobée la lettre « D » affichée à côté de mon vol à destination de Cleveland.

MagneticOù les histoires vivent. Découvrez maintenant