14.

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 Orion,

Je pourrais trouver de belles phrases, de jolis vers, donner un peu de poésie au chagrin. Mais je n'ai plus la force de rendre ça beau. Elle est partie. C'est aussi simple que ça. Elle a pris ses affaires, son amour, mon coeur et elle est partie. Je n'ai plus besoin d'allumer mon téléphone parce qu'elle ne m'enverra plus de messages, plus besoin de coiffer mes cheveux puisqu'elle ne sera plus là pour me dire qu'elle me préfère ainsi, plus besoin de me dépêcher de finir le travail puisqu'elle ne m'attendra plus. Plus besoin puisqu'elle n'est plus là. Plus besoin.

Tu veux savoir la vérité ? Orion, la vérité c'est que j'ai mal. Mal à en crever. Chaque chose que je sens, que je vois, que je touche, laisse un peu d'elle sur mes doigts. De la poussière. De vieux souvenirs. Ça fait tellement mal.

A chaque pas, à chaque regard sur le monde, c'est elle que je vois. Le lit dans lequel elle m'a embrassé pour la première fois, le banc sur lequel nous avons commencé à espérer, les rues dans lesquelles nous avons marché, ses lettres remplies d'amour.

Orion, il y a encore son odeur sur mon corps, mes yeux sur ses courbes, ses seins, ses mains dans mon dos. Orion, il y a encore l'amour de partout.

Bien sûr, je le sais, c'est une folie de haïr toutes les roses parce qu'une rose nous a piqué. Mais c'est de la folie, Orion, de fermer les yeux. De toutes ses forces. Se bercer d'illusions. Se dire qu'on tournera la page, qu'on finira par trouver une autre rose. La vérité, Orion, je le sais, c'est qu'on ne guérit pas d'avoir perdu sa rose.

Alors laisse-moi dont ici. Laisse-moi pleurer un peu. Si jamais tu me cherches, je serais sûrement dans un vieux souvenir.

Laisse-moi, Orion.

Nos cœurs endoloris Où les histoires vivent. Découvrez maintenant