Orion,
Je l'ai vue aujourd'hui. Avec un autre. Elle avait sa belle robe verte, celle avec les fleurs. Elle aurait pu être magnifique mais elle l'était pour un autre, alors elle n'était que tristement belle.
D'une beauté à vous arracher un bout du cœur.Elle a remis ses cheveux derrière ses oreilles. Ses boucles d'oreille, puis son cou. Ses mains, ses bagues. Ses yeux, sa mélancolie.
Elle a croisé mon regard. J'aurais pu en mourir sur le champ, je le jure. Elle était si jolie, et si pleine de chagrin.Elle m'a souri, un sourire qu'offre ceux qui ont le cœur à pleurer. J'aurais aimé prendre sa tristesse. Me recouvrir tout entier de sa souffrance. Ne faire plus qu'un. Mais elle a détourné les yeux. L'a regardé, lui. Ils ont mangé ensemble, et je suis mort dans mon coin. Mort comme les fleurs trop longtemps éloignées du soleil.
Une lente agonie.
Je suis devenu fou, Orion.
Je deviens fou, Orion.
Pourquoi lui ?
Pourquoi moi ?
Pourquoi elle ?
Pourquoi être là puisqu'elle n'est pas ?
Qu'est-ce que je fous ?
Dis-moi qu'on en guérit, de l'absence.J'ai lâché mon chagrin, oh, rien qu'une seconde. Puis il a grandi si vite, Orion. Qu'ai-je fait ? Il a grandi si vite et est devenu chose abominable.
J'ai lâché mon chagrin et le voilà devenu colère.Elle m'a dit que c'était un ami. Je ne lui ai pas dit qu'un ami, on ne le regarde pas comme ça. Je ne lui ai pas dit que sa souffrance, je la voulais près de la mienne.
J'aurais pu me pointer devant lui, lui jeter quelques fragments de ma colère. Qu'il comprenne un peu. Mais je suis resté là. À attendre.
Si elle peut rester sans moi alors moi aussi, Orion. Tu comprends ? Si elle ne ressent pas le vide au creux de son cœur, alors je dois remplir le mien.
Je suis allée voir une autre fille.
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Nos cœurs endoloris
PoesíaSirius a un problème : cette fille. Cette fille qu'il aime. Cette fille qui fait mal. Alors il fait la seule chose qu'il sait faire, il écrit. Des mots doux. Des mots durs. Il écrit à Orion, comme une consolation, un exutoire. Il écrit comme il aime...