10.

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Je suis triste comme celui qui s'apprête à partir.
Comme celui qui s'est laissé y croire et qui finira par être déçu. Une nouvelle fois.

Je suis triste comme celui qui espère trop fort, celui pour qui la chute sera un grand fracas mélancolique. Je suis le bitume et les rêves qui coulent. Je suis les souvenirs de mains vagabondes sur un corps fragile.
Je suis les pleurs face à l'absence. Je suis les larmes sur les tombeaux. Je suis tout ce qu'on regarde de loin. Ceux qu'on laisse dans un coin. Qu'on regarde sans voir. Je suis un peu d'elle, mais surtout beaucoup de moi face à elle.

Sauve-moi, Orion. Arrache-moi tous mes vêtements qui puent le chagrin. Plante tes ongles dans ma peau, dans ma chair de cabossé. Laisse tes ecchymoses sur mon cœur morose. Réveille-moi, je t'en prie. Je le sens. Tout ce vide. Cette souffrance à deux balles qui rapplique. Sauve ton vieux pote à l'esprit fracassé.

Nos cœurs endoloris Où les histoires vivent. Découvrez maintenant