Orion,
Je suis allé voir une autre fille. Tu sais, celle qui m'aime bien.Tu sais, celle que je n'aime pas.
J'ai fait quelques promesses.
Quelques promesses, le cœur déjà prêt à la fuite.
Elle y a cru et a souri.
Ce n'était pas moche. Sa joie, ses espoirs, sa manière de me regarder. C'est toujours agréable d'être aimé, naturellement.
Mais son amour, Orion, je n'ai jamais rien vu d'aussi laid.
Puisque ce n'était pas le sien.
Pas celui de cette fille.
Celle qui prend un petit bout de mon cœur dans sa main et serre très fort le poing.Ce n'était pas son corps, pas ses seins, pas ses cheveux, pas sa tristesse, pas son regard.
Juste une fille comme une autre. Comme de celle qu'on prend pour oublier.
Oublier parce qu'il en existe une autre, une seule, qu'on n'oublie pas.Enfin voilà, je suis allé voir une autre fille.
Une que je n'aime pas.
Une qui voudrait que j'écrive des choses sur elle. Être unique. Compter.
Une autre fille pour oublier que celle que je veux pourrait me faire souffrir. Attaquer.
Prendre la fuite.
Avant d'avoir le cœur endolori.
Tout faire foirer. Comme d'habitude. Tout foutre en l'air.
Quoi faire d'autre ?
Aimer, puis souffrir ?Orion,
Dis-moi qu'on en guérit,
Je t'en prie,
Ton ami,
S.
VOUS LISEZ
Nos cœurs endoloris
PoesíaSirius a un problème : cette fille. Cette fille qu'il aime. Cette fille qui fait mal. Alors il fait la seule chose qu'il sait faire, il écrit. Des mots doux. Des mots durs. Il écrit à Orion, comme une consolation, un exutoire. Il écrit comme il aime...