Chapitre #8 : Douce nuit

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"" = Mots prononcés à haute voix

Italique = Pensées du personnage

rien = Narrateur

Note : Salut salut la compagnie ! Ce chapitre est un peu plus court qu'à l'accoutumé, ne vous inquiétez pas le prochain sera plus long pour compenser !

Sur ce, bonne lecture !

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Le ciel étoilé venait peindre sa fresque aux côtés de la lune, illuminant légèrement le long couloir que parcourait Suzume.

Un frisson la traversa lorsque la brise fraîche vint lui caresser la nuque. Le soutien-gorge blanc que lui avait offert Aiko ainsi que le fin short avec ourlet lui servant de vêtement ne la protégeaient pas suffisamment de la nuitée glaciale qui se préparait.

Les poils dorés de ses jambes se dressaient, tremblotant face à la température.

La jeune femme resserrait de temps en temps la couverture de lin autour de son cou que Yuna lui avait apportée plus tôt dans la soirée par peur qu'elle ne prenne froid.

Elle s'enfonçait davantage dans le couloir obscur, ses jambes lui suppliaient de continuer. 

N'ayant pas l'habitude de se retrouver aliter elle avait succombé à ses désirs en défiant les ordres d'Aiko. Elle avançait à reculons, planifiant chacun de ses pas telle une enfant sur le point de chaparder quelque chose dans les cuisines. Deux craintes la tourmentaient : d'abord, celle d'être découverte par les rebelles ; ensuite, celle de se faire prendre en flagrant délit par Aiko. Elle n'avait aucune envie d'endurer les remontrances de cet individu impitoyable pendant des heures.

De telles pensées ne lui ressemblaient pas, depuis qu'elle était arrivée ici elle avait relevé son esprit vacillant, bien plus distrait qu'à l'accoutumée. Cette sensation bien que déroutante au départ, ne la dérangeait pas, au contraire, à la simple pensée de devoir faire attention de ne pas se faire attraper par Aiko, son sourire refit surface. Elle se moquait intérieurement de sa propre attitude.

Après quelques longues secondes à errer dans le couloir tel un fantôme, elle tomba sur un escalier en colimaçon. Après un rapide coup d'œil pour vérifier que personne ne rôdai, elle emboîta le pas. Si Aiko ne possédait pas de pouvoirs, elle aurait volontiers enveloppé ses pieds nus dans une fine couche de Kinsho pour atténuer le bruit du vieux bois craquelant. Mais elle savait que la moindre manifestation de Kinsho la trahirait immédiatement, alors elle préféra lutter seule contre le vacarme des marches de l'escalier.

Une fois la dernière marche enjambée, quelque chose attira immédiatement son attention malgré l'obscurité : une lueur chaleureuse provenant de la cheminé consumant encore le bois à quelques mètres à sa gauche.

Son corps lui suppliait de se blottir contre le bois crépitant, et elle obéit. Elle s'approcha de la cheminée, prenant note des détails qui l'entourait. 

Elle n'avait pas eu l'occasion de savourer la grandeur du manoir lors de sa première visite inopinée plus tôt dans la journée, mais maintenant, elle le pouvait. Son regard, habitué aux fioritures dorées de la capitale, cherchait le moindre signe de richesse dans la pièce, malheureusement, en vain.

Tout ici respirait la simplicité : les vastes pièces vides, les murs en bois nus, dépourvus de décorations, et les quelques vases de piètre qualité résidant sur les meubles, marqués par le temps. Cette atmosphère singulière apportait pourtant un certain réconfort, la sensation d'un chez-soi, pas encore corrompu par l'avidité.

L'ombre d'Arkalane : Des ténèbres à la lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant