Chapitre #24 : Premier jour

1 1 0
                                    

"" = Mots prononcés à haute voix

Italique = Pensées du personnage

rien = Narrateur

— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —

Lieutenant ? Je ne sais pas réellement ce que cela représente ici, mais je ferais mieux d'éviter de me faire remarquer avant de retrouver Suzume.

"Je tâcherais de m'en rappeler.", répondit Aiko en fixant lourdement l'homme en face de lui.

"La seule réponse acceptable est oui lieutenant ! Ne crois pas que le fait que tu sois un éveillé te donne tous les droits. Si tu manques de nouveau de respect à un supérieur, tu pourras dire au revoir à ta liberté et à toute ta famille.", l'homme aplatit sa main droite sur l'épaule d'Aiko, l'accompagnant d'un léger sourire.

"Oui... Lieutenant.", répondit-il.

Un sentiment désagréable surgissait de nouveau, depuis son arrivé en ces terres inconnues, Aiko se sentait dépassé par cet environnement hostile, il était terrorisé, figé par une peur viscérale qui grimpait au fur et à mesure que les nuits s'écoulaient.

Contrairement aux meutes de grifgohrs qu'il avait l'habitude d'affronter, la lois du plus fort ne semblait pas s'appliquer ici, il devait se soumettre face à des hommes plus faibles que lui. Il n'arrivait toujours pas à cerner la logique derrière ces règles, mais il savait une chose, s'il ne les respectaient pas, Yuna et lui seraient en danger.

À cette simple idée, ses dents se frottèrent, résonnant de l'intérieur de sa mâchoire, ses ongles commencèrent doucement à pénétrer la peau de ses mains.

"Allez bouge-toi le cul et suis moi !", l'homme se tourna et commença à suivre le long chemin de gravier.

Enfoiré... Profite bien de ta chance pour l'instant. 

Suivant l'homme de près, les pensées d'Aiko se baladèrent rapidement, profitant du magnifique paysage durant le long trajet silencieux. À sa gauche, une rangée de petits bâtiments en bois s'érigeaient tout le long de l'allée, tous répliqués à la planche de bois près semblaient sur le point de s'effondrer à la moindre bourrasque de vent.

À l'opposé, une rangée d'arbres faisant pour chacun face à une des bâtisses venaient former une barrière végétale. Ce rideau vert ne laissait, au travers de ses épais feuillages, qu'à peine entrevoir la ville bourdonnant de vie derrière eux.

Des échoppes s'alignaient le long des rues, proposant toutes sortes de denrées exotiques et de produits artisanaux. Quelques enfants vêtus d'une simple toile de tissus gris couraient autour des lampadaires en riant à pleins poumons, certains d'entre eux fuyant la fureur des marchands dont on pouvait en entendre les jurons leur étant adressés. Derrière l'immense fontaine surplombant la grande place, la majestueuse statue de marbre blanc bombait toujours fièrement le torse.

Si cette statue est ici alors le tunnel vers les prisons ne doit pas être bien loin. Je me demande ce qu'elle représente, je demanderais à Suzume.

Cherchant attentivement le pont de pierre qui se situait au-dessus de lui lors de sa sortie des prisons, il observa de nombreux couples dansant joyeusement au son des instruments de musique d'une troupe de troubadours, d'autres s'esclaffaient en bavardant devant les myriades d'étals. Toute cette festivité l'obnubila, étonné de la joie ambiante qui semblait jaillir de la ville. 

Complétement absorbé par cette vie, il manqua de trébucher.

"Qu'est-ce que tu fous ?! Ce n'est pas le moment d'apprécier le paysage, aller ! Accélère le pas !", s'exclama-t-il en accélérant la cadence.

L'ombre d'Arkalane : Des ténèbres à la lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant