L'ombre d'Arkalane : Des ténèbres à la lumière

Chapitre # 7 : Le silence avant la tempête

"" = Mots prononcés à haute voix

Italique = Pensées du personnage

rien = Narrateur

— — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — —

1 heure plus tard - Forêt - Urusai - Empire d'Azrael - 21 Mae An 667 après l'effondrement

Cela faisait désormais 1 heure que le jeune homme triturait la plaie. Ce n'était pas tant le temps passé à parcourir la peau de Suzume avec son aiguille qui occupait la majorité de ses efforts, mais son attention minutieuse pour cautériser la plaie avec son Kinsho. Il fallait faire preuve d'une précision et d'un contrôle hors du commun pour ne pas déverser trop de Kinsho au mauvais endroit.

Le cœur spirituel des éveillé pouvait raffiner le Kinsho environnant, à condition qu'il soit d'une faible densité, de ce fait, il était impossible, voir dangereux, d'infuser le Kinsho d'un autre éveillé. Relâcher son attention signifiait pénétrer le corps de Suzume avec un Kinsho bien trop dense pour son cœur, signant ainsi possiblement sa mort. La prudence était donc de mise.

Cela faisait un long moment que Suzume, simple spectatrice, n'eut comme seul divertissement Yuna gambadant à l'extérieur. Après avoir apprécié les nombreux efforts pour la soigner, elle commençait, doucement, à apprécier la présence réconfortante du jeune homme à ses côtés.

Les violentes migraines avaient eu raison de sa volonté, son esprit acceptait finalement l'absence de réponses quant à l'expérience quelque peu, désagréable, qu'elle avait subie. Sa frustration ne se cachait point, persuadée que quelque chose n'allait pas, seulement, au vu des résultats peu probants, elle n'eut d'autres choix que d'abandonner, malgré elle, cette idée, du moins, pour l'instant.

Suzume profita d'un bref moment de calme avant que ses pensées ne se retrouvent de nouveau assaillies par les souvenirs de la bataille. Elle se relatait chaque erreur commise, chaque vie perdue qu'elle n'avait pas su protéger, châtiant sa propre incompétence.

Le jeune homme acheva enfin la plus grosse partie de la suture, il coupa le fil et se permit de vérifier l'expression de la jeune femme, perdue une nouvelle fois dans ses pensées, le visage baigné par les rayons du soleil, qui accentuaient sa mélancolie. 

Il soupira longuement, "Je ne te connaît pas vraiment et je comprends que tu ne me fais pas confiance. Mais sache que partager ses peines n'est pas un aveu de faiblesse, c'est faire preuve d'une maturité suffisante pour alléger son fardeau.", ses mots résonnèrent dans l'esprit de Suzume, sans en connaître la raison un léger sourire s'esquissa sur ses lèvres. Elle n'osa pas rencontrer son regard et continua d'observer l'extérieur, ou Yuna cueillait des fleurs.

Pourquoi... Pourquoi insiste-t-il autant...

"Tu dis ça a toutes les personnes que tu rencontres ?", demanda-t-elle.

"Je ne rencontre pas grand monde. Et le peu dont je me souviens ne me paraissait pas aussi abattu que toi.", répondit-il immédiatement avant de plonger de nouveau l'aiguille dans le liquide transparent.

............................................

Je n'ai pas besoin de ça... Je me suis toujours débrouillée seule...

Suzume attendait, ses pensées tourbillonnantes dans l'incertitude. C'était la première fois que quelqu'un agissait ainsi. Devait-elle réellement accepter le fait qu'une personne soit disposée à entendre sa douleur ?

 La voix de la prudence susurrait à ses oreilles comme elle l'avait toujours fait dans ce genre de situation, lui rappelant les risques de la vulnérabilité, les conséquences d'une confiance qu'elle avait soigneusement évitée toutes ces années.