11. Bataille, ou immature mais drôle

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NDA

Bien bien bien... Ça fait quand même un bail que j'avais rien écrit. Je me sentais vide d'inspiration pour cette fiction (d'ailleurs j'en ai commencé une autre, du titre de "Bad Game" j'vous invite a passer voir) mais tout à l'heure, j'ai vu un couple. Deux hommes, qui se tenaient pas la main, et ils riaient et ça m'a rendue heureuse. Je sais pas, voir des gens comme ça qui assument, devant tous les autres, dans la rue, de s'aimer... Bah voilà quoi !
Enfin bref. En espérant que vous n'ayant pas trop attendu, et que ça vous plaira, même si c'est assez court... Bonne lecture !
- Lucie
PS : OMG... 3k les gens *.*


Pdv Thomas.
De retour de la pizzéria, on s'est assis devant un film de western, et on n'a pas reparlé. Bizarrement, à la scène du baiser entre le cow-boy et l'indienne, j'étais mal à l'aise, mes muscles se tendaient et mon cœur battait à 100/h. J'ai glissé un coup d'œil à Newt, qui lui semblait tendu, le regard fixé sur l'écran. Mais j'ai vite oublié et le film a continué.
Ce blond est quelqu'un d'assez mélancolique. Alors que j'étais allé chercher à boire dans le frigo et que je reviens, je le trouve en train de regarder mes photos de famille ou entre amis avec un léger sourire aux lèvres, ses yeux emprunt d'une certaine tristesse. Le plancher craqua, faisant sursauter Newt, son sourire disparu et la tristesse sembla se cacher.

- Coca ? je lui propose en lui adressant un sourire.
- Je veux bien, accepte-t-il, merci.

Il prend la canette que je lui tend, et on s'assoit côte à côte sur mon lit. Je ne sais plus quoi lui proposer. Vous savez souvent quand on invite quelqu'un, on se demande ce qu'on pourrait faire. Notre génération a tellement l'habitude de s'occuper seule, avec un ordinateur ou un téléphone, mais quand il s'agit d'être avec un ami, si je peux considérer le blond comme tel, les idées s'envolent. Et certaines choses qu'on faisait plus jeune et que l'on continue à faire, toute sorte de jeu divertissant et enfantin, nous paraissent immatures et on n'ose pas les proposer. Alors on reste plantés là, à boire notre soda, sans un mot, une sorte de gène installée entre nous. Mais quand je jette ma canette dans la poubelle, je reçoit un oreiller sur la tête. Je me retourne, et Newt lève la tête en affichant un air faussement innocent. Un sourire en coin s'installe sur mon visage, je ramasse l'oreiller et en me jetant sur le blond, je lui donne des coups avec. Il rit et attrape le deuxième oreiller, puis descend du lit et se défend. Coup sur coup, en riant, on fait un jeu enfantin, peut-être immature, mais c'est aussi un jeu que tous aiment. La bataille de polochon, la mythique et éternelle bataille de polochon. Chacun fait tournoyer son coussin dans l'air, pour l'abattre dans les jambes, dans le ventre, dans le dos, ou sur la tête de l'autre. Cela ne se passe pas comme dans les films, parce qu'on ne perce pas les oreillers, et ils ne sont pas remplis de plumes. Mais on rit, on s'amuse, on fait passer le temps. Et au moins, il n'y a pas de tension.

- Stop, stop ! fini par crier Newt.
- Tu te rends ? je ris.

Mais quand je regarde son visage, il ne rit pas. Il se tient la jambe gauche, une grimace de douleur déformant son visage d'ange.

- Merde, désolé, je fais, plus sérieux. Ça va ?
- Oui, il répond. Ça va.

Il se redresse et récupère sa veste, en boitant. Il boite tout le temps, mais là c'est pire que d'habitude. Enfin, je ne le connais que depuis une semaine, mais tout ce temps, il boitait bien moins. Je me doute que c'est une ancienne blessure, et je dois avoir donné un coup au mauvais endroit, ou il a fait un faux mouvement, ravivant la douleur.

- Je dois rentrer, s'excuse-t-il. À lundi.

Il sort de la chambre, et je sors à sa suite.

- Eh, attends ! j'essaye de le retenir. T'es sûr que tu pourras rentrer chez toi comme ça ? Si tu veux, ma mère peut-
- Non ça va, me coupe-t-il sèchement. Je vais me débrouiller.

Je fronce les sourcils, alors qu'il remet ses chaussures et ouvre la porte d'entrée. Et avant que je ne puisse le retenir, il ferme la porte et s'en va, toujours en boitant.

Pdv Newt.
Je m'éloigne précipitamment de la maison de Thomas. La douleur dans ma jambe a réveillé celle dans mon cœur, et dans ma tête repassent les insultes, les intimidations, et même les agressions. Pire encore, je revois ce soir-là, où j'ai misérablement raté ma mort. Des images et des sons flottent dans ma tête, me donnant envie de hurler, de me laisser tomber au sol. De mourir, et cette fois pour de bon. Les larmes montent vers mes yeux, je vois flou. Mon pas est rapide, bien que boiteux, et me mène  je-ne-sais où. Peut-être vers chez moi, peut-être pas. Je vois un banc et me laisse tomber dessus. Je reste immobile. D'autres images me parviennent, dans le bruissement des feuilles. Un visage. Un jeune homme, brun, mon âge. L'image devient plus nette, et je me rend compte que c'est Thomas. Merde, j'aurais pas du le laisser comme ça... Non, ce n'est pas ça que les images veulent me faire comprendre. Non. Je le vois sourire, avec Minho. J'entends son rire durant la bataille de polochons. Je sens à nouveau son regard pesant sur moi durant le repas. Il n'est que 18h23, et j'ai l'impression qu'il est tard. La lumière baisse, l'hiver approche. Un vent léger soulève mes cheveux blonds et emporte les images avec lui. Et il ne reste que moi, dans ce parc. Je regarde autour de moi, mais je ne reconnais pas l'endroit, où je suis seul. Je dois rentrer.

A Newtmas Story [arrêtée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant