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La forêt est sombre. Une brise fraîche me caresse la nuque, et la neige crisse sous mes pas. Je suis dans la montagne, hors de la ville, là où toute civilisation disparaît.

Devant moi, un désert de glace. Rien à perte de vue.

Je marche. Soudain, j'aperçois un homme écroulé par terre. Je cours maintenant. A-t-il besoin d'aide ?

J'arrive à son niveau. Il semble endormi, paisible. Ses yeux sont clos, et un léger sourire plie ses lèvres pâles.
D'un coup, il ouvre les yeux. De sa bouche sort un hurlement strident. Il se tord, pleure, crie, se debat. Et part en fumée. Je recule en vacillant, choqué.

J'essaie de reprendre mon souffle. Une main squelettique se pose sur mon épaule. Carbonisée, aux ongles griffus, elle m'agrippe de toute ses forces. Ses longs doigts fins s'enfoncent dans ma chair. Je tourne la tête pour voir de qui il s'agit.

Je hoquette d'horreur. Une creature abominable se tient devant moi.

Grande, décharnée, sa peau est comme brûlée. Des grands trous blancs semblent être ses yeux. La cruauté se lit sur son semblant de visage. 

Des cheveux longs et blanc volent autour de lui. Un aura noir émane de son corps. Il pose une main au niveau de mon cœur. Ses griffes s'enfoncent dans ma peau. Je hurle de douleur. Il referme ses serres sur mon organe vital, et l'arrache d'un coup. Le sang dégouline. La tête me tourne.

— Oliver. Oliver !
Je me réveille en sueur.
Maddoscov est penché sur moi.
— J'ai.. Fait un cauchemar.

J'entreprends de lui raconter en détail.

— Ce n'était pas un cauchemar. Tu as vu le Seiru.
— Le ?!
— Seiru !! Une entité démoniaque de la mort. Après ta chute d'hier, il a dû sentir la vie s'éloigner...

C'est là que je me rappelle. Mon père. L'alcool. La chute. Ignir. Sapholis.

Je suis dans une chambre d'hôpital. Je comprend.

— Ah, et il y a quelqu'un pour toi.
— Quoi ?
— Quelqu'un. De la visite !! Je te laisse.

Et il part dans rien dire de plus. Un exemple d'affection celui-là.

Une jeune femme entre. C'est la même fille qui m'a emmené voir le maître, quand j'ai perdu la mémoire.

Ses cheveux soyeux sont relevés en une queue de cheval haute, et un fin trait de liner souligne ses yeux verts.
Elle s'approche sans bruit, presque en flottant. Je suis subjugué.

— Bonjour, fait elle de sa voix grave et douce. Je suis Mina.

danse ou crève Où les histoires vivent. Découvrez maintenant