danse ou crève

27

Kate a tellement pleuré que s'en est douloureux. Une crevasse dans le sol recueille ses larmes, jusqu'à former une petite flaque.

Bientôt, elle ne pourra plus sangloter. Non pas parce qu'elle aurait "pleurer toutes les larmes de son corps", mais bien parce qu'elle refuse de manger quoique ce soit, et ne boit presque plus. La déshydratation est telle que la peau de sa bouche de fend en mille ouvertures sanguinolantes, et que sa vision se trouble, cachée par des tâches blanches contrastant avec la pénombre du lieu où elle est captive.

Allongée sur le sol froid de la cellule où elle est enfermée, elle ne ressemble plus qu'à un amas de chair, bientôt éteint, qui n'aura plus qu'à pourrir pour clore sa torture.

Elle a dit des choses immondes. Elle a trahi son pays. Sûrement contribué à une guerre. Quitté son travail. Ses amis. Tout ça pour quoi ? Pour un homme qui ne se souvient pas d'elle. Mais au fond, elle n'en a plus rien à foutre.
Elle est juste malheureuse, et plus tôt la faucheuse lui rendra visite, mieux elle se portera.

D'ailleurs, est-ce qu'il ne faudrait pas forcer sa venue ?

L'image d'Andrei passe furtivement dans la tête de Kate.

Pour la première fois depuis des heures, elle cesse de larmoyer. Dans une autre vie, un autre monde, ils auraient pu être ensemble.
Tous les deux.

Cette fois s'en est trop. La jeune fille de lève, hagarde, et tourne dans la pièce pour trouver quoi que ce soit pour enfin mettre fin à sa vie. Il n'y a rien. Pas de chaîne, pas de fenêtre, pas de gros caillou.

Kate ne veut pas mourir de faim. C'est trop long, trop douloureux. Elle a assez souffert.

Enfin, elle trouve un petit morceau de ferraille, logé dans un mur.

Des bruits de pas retentissent dans le couloir. Elle doit faire vite.

Elle tire sur le metal, fiché entre deux pierres. La paume de sa main se déchire. Un liquide rouge s'enroule autour de ses doigts puis s'écrase par terre.

Finalement, la chose se décroche. Kate tombe en arrière, et se cogne violemment. Sans perdre de temps, elle attrape son arme blanche, et la presse contre son poignet.

Bon ! Ça faisait longtemps ! Voilà donc le chapitre qui initialement devait être le dernier. Hâte d'avoir vos retours, je sais que les chapitres baissent en qualité depuis quelques temps...