Chapitre 16: Meredith, Phoebe, Andrew.

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Plus tard dans la même soirée...

Alors que Meredith était en train de garder un œil sur lady Jayne, elle avait été commissionnée par la duchesse de Somerset qui lui avait promis de veiller sur sa maîtresse en son absence. Lord Andrew et sa jeune sœur n'y ayant rien trouvé à redire, elle s'était simplement pliée et se retrouvait au premier étage des lieux.

Toquant à la porte du convivial salon qu'on lui avait indiqué, une dame âgée en vêtements stricts ne tarda pas à ouvrir.

- Bonsoir, commença Meredith, je suis...

- Mademoiselle Helley, termina son interlocutrice en esquissant un aimable sourire. Bonsoir.

Surprise, la dame de compagnie cligna mécaniquement des yeux.

- Je constate que votre maîtresse vous a averti que j'allais monter aider.

- Oui. Néanmoins, ce n'est pas pour cette raison que j'ai retenu votre nom.

- Quel autre raison y aurait-il ?

- Votre présentation, déclara simplement l'interrogée. Vous êtes attirante et ne passez pas inaperçue.

- Je... Merci.

- C'est un constat, ne vous sentez pas embarrassée.

- Je m'y efforce.

- Veuillez m'excuser d'être sortie du cadre.

- Il n'y a pas à vous en faire.

- Merci. À présent, venez. Je vais vous montrer les différents endroits où il faudra chercher sa broche.

- D'accord.

La duchesse ayant égaré un de ses plus précieux bijoux durant la soirée, elle avait chargé sa camériste et ancienne nourrice - en qui elle avait confiance - de le retrouver en toute discrétion. Le fameux bijou était un cadeau de son époux et il semblait avoir disparu après qu'elle avait été dans ce salon avec ses amies. Il lui avait ainsi paru judicieux de faire assister sa camériste par une personne de bonne moralité, et elle avait trouvé en Meredith ces qualités, fait que celle-ci avait du mal à comprendre.

Néanmoins, la jeune femme, loin d'être en position de questionner une duchesse ou de s'opposer à ses demandes, se retrouvait en train de faire une fouille dans une résidence qui ne lui était pas familière, à la recherche d'une petite broche en or incrustée de diamants. Fallait-il toujours que ces soirées se terminent avec des encombres inutiles ?

Plusieurs minutes s'écoulèrent, durant lesquelles les meubles, les tapis et d'autres objets furent déplacés pour retrouver le bijou disparu. Les efforts ne furent pas récompensés, et comme si ce n'était pas assez, la partenaire de Meredith fut sujette à un malaise à force de se pencher, ayant des remontées acides, selon ses dires. Sans tiraillements, il fut convenu que la vieille camériste devait s'absenter un moment pour aller prendre une potion prescrite par un praticien pour le soulagement de son mal. La jeune femme se retrouva donc seule et poursuivit ses recherches sans se plaindre.

À peine dix minutes plus tard, la porte fut rouverte. Persuadée qu'il s'agissait de la servante de la duchesse, Meredith qui était en train de soulever un guéridon, se redressa et se retourna avec le sourire afin de s'enquérir de son état.

- Comment allez-vous, Meredith Helley ?

Le visage de la concernée blêmit. Comment se faisait-il qu'il soit là ? Le marquis de Bath n'avait-il pas quitté la soirée depuis près d'une heure ? Elle l'avait vu faire ses au-revoir.

- Surprise au point d'en oublier les bonnes manières ? reprit-il sur un ton moqueur en avançant.

La gorge sèche, le corps raidi de nervosité, la jeune femme se força à exécuter une révérence mécanique, pour reculer ensuite d'un pas discret.

La Conquête D'une Lueur D'espoir (Les Courtisanes De La Liberté)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant