Chapitre 17 : Ulysse, Phoebe.

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Nottinghamshire, abbaye de Welbeck, 8 ans plus tôt, 14h19...

Deux semaines et demi s'étaient déjà écoulées depuis qu'Ulysse et Phoebe entretenaient une relation sentimentale en secret. Chaque fois qu'il était possible pour eux de se voir sans éveiller les soupçons, ils saisissaient l'opportunité et le jeune homme était ravi de la situation. Savoir qu'il n'y avait plus d'ambiguïté dans leur rapport, qu'elle n'avait d'yeux que pour lui et était toute disposée à faire des efforts pour qu'ils s'entendent bien, avait fait éclore un contentement inédit dans sa personne. Le quotidien semblait beaucoup plus beau et paisible, ses sourires sincères étaient devenus plus récurrents que ceux feints ou préparés, sa malice s'était accrue et ses amis le lui avaient fait remarquer en cherchant à deviner les raisons. Évidemment, il avait été évasif dans ses réponses, exposant des motifs à la crédibilité passable.

Sur le lieu de rendez-vous que Phoebe et lui avaient choisi, le séduisant aristocrate était arrivé en avance. Près d'un étang, assis sur un rocher, il avait ôté sa cravate, sa veste longue, son gilet et ses souliers, les avaient rangés sur une surface propre et sèche. Pour s'occuper, les manches de sa chemise corail retroussées, il s'amusait à lancer des petites pierres sur l'eau dormante afin de provoquer des ricochets.

- Ulysse ! fit soudainement une enthousiaste voix dans son dos.

Le cœur bondissant de joie, l'interpellé n'eut pas le temps de se retourner, que déjà, des bras avaient entouré sa taille, un corps souple s'était pressé contre ses omoplates et une joue douce s'était lovée dans son cou.

- Qui est donc cette insolente ? se moqua le jeune homme.

- Oh, mon cher, m'auriez-vous oubliée en si peu de temps ? s'offusqua faussement Phoebe.

- Peut-être bien...

- Dans ce cas, je vais devoir vous raviver la mémoire.

- Faites, je vous en prie.

Elle quitta de derrière lui, vint se placer en face et se pencha pour joindre sa bouche à la sienne, les mains posées sur ses épaules. Il l'étreignit aussitôt en répondant passionnément à son baiser et en la faisant asseoir sur sa cuisse. Elle obtempéra et il la rapprocha davantage, mêlant leurs langues, se mordillant, se chuchotant des paroles affectueuses et pouffant de leur complicité.

Passablement essoufflée, la jeune demoiselle détacha ses lèvres des siennes, sourit et l'observa avec douceur, les pommettes rougies.

- Bonjour Ulysse, murmura-t-elle.

- Bonjour. Ravie de constater que vous n'avez pas eu de retard.

- J'aurais pu, si j'étais directement rentrée à la maison.

- Où étiez-vous ?

- Chez une nouvelle amie de ma mère avec Falone. Le programme a été décidé hier soir et je n'ai pas eu le temps de vous avertir.

- Heureusement que cela n'a pas empiété sur les horaires de notre rendez-vous. J'aurais pu en être fort contrarié.

- Je sais, mon cher. C'est pour cette raison que j'ai négocié afin d'être libre aussi tôt.

- Brave demoiselle.

Elle rit.

- Pourquoi avoir apporté votre sac bandoulière ? reprit Ulysse.

- L'un des fils de cette dame est passionné par l'art, et Mère a voulu que je lui présente mes dessins. Il m'a montré les siens et j'ai été surprise de constater qu'il est assez doué. Avec Falone, nous nous sommes un peu exercés et avons mieux fait connaissance.

La Conquête D'une Lueur D'espoir (Les Courtisanes De La Liberté)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant