L'HÉRITIER

RENCONTRE

Lorsque tu poseras le regard sur moi, jusqu’à ton nom tu oublieras….

                   PDV ELENA GROUSCOL

La justice est un fait abstrait ; comme me l'a toujours répété Grouscolv, seul la volonté du plus fort peut être assimilable à la justice. Le juste est toujours celui-là qui soumet sa volonté et le faible doit s’en tenir et ne faire de cela que la seule déontologie qui régissent sa pitoyable vie.

Adosser sur le mur du couloir, la porte s’ouvre en fin, laissant s’éclipser un homme trainant un chariot débordant de futilité décoratrice. J’appréhende mieux le supposer « voyez y une sorte de lune miel » de Nikita, tout à son image pervertie, elle a sûrs pervertir cette pièce l'a rendant immonde aux visuels, je préfère passer les formalités de description de cette pièce, croyez-moi sur parole, vous aimeriez rester dans l’indifférence, si vous aviez été témoin de ce massacre visuel.  

Sans plus attendre, nous investissons les lieurs, maintenant dépouillés de la souillure qui l’habitait, sans jamais s’accorder le moindre regard. Depuis le baiser dans l’avion, tous deux sont sous silences radios, aucun de nous ne veut être en présence de l’autre, et pourtant nous sommes contraints par la proximité en elle-même ; madame la destinée doit surement être en joie en voyant cette scène. Suite au décalage horaire de nos deux continents, ils nous restent à peine une demi-heure pour retrouver Rorlov au club Cubano.

Sans perdre plus de temps je me dirige vers la douche interne et colonise l’espace lavabo, je me détends lorsque l’eau suit un parcours descend sur mon corps nus ; la vapeur qui embue la pièce, réconforte les traits de mon visage, je me sens apaiser et dompter par la plaisance. Tout en profitant de cette divinité, je me remémore l’épisode de ce baiser, les doigts effleurant les lèvres, je me rappelle avec exactitude les mouvements de ses lèvres sur les miennes, c’est la toute première fois qu’une personne m’embrasse non pas par brutalité ou sous contrainte, non, juste et pleinement de sa personne, de son voulu, de son libre arbitre; je suis tentée de l’avouer, Kendal m’a offert sans le savoir mon tout premier et vrai baiser.

Les coups provenant de la porte me ramène à l’ordre, je ferme l’arrivée d’eau, m’enroule dans une serviette et quitte la pièce. La porte s’ouvre sur un Kendal à moitié nus, ce visuel me pousse une bouffé de chaleur, dire qu’il a à peine une seconde, je me remémorais un cadeau inconnus de lui ; il ne s’appesantit pas sur ma personne et me surpasse, renfermant la porte après lui.

Du même suivisme je me dirige vers le dressing, nos vêtements ont déjà été classés, j’opte pour une robe moulante noir, longue et ayant une fente de la naissance de mes cuisses jusqu’à leur apogées, un décolté bavoir, et de fine bretelle. Je l’enfile juste après m’être sécher, et me plaque contre la table à maquillage, une mise en beauté rapide et précise, du glops pour les lèvres, un mascara pour donner du volume à mes cils et le tout est joué. Pour ma coiffure, j’échafaude une queue de cheval rapide, et paque les quelques mèches rebelles, une paire mule à talons sombre repose sur mes pieds et pour clôturer le tout, une magnifique pochette à mains.

Je vérifie le tout dans un miroir, et ajuste ma lame entre mes cuisses, règle numéro deux, toujours être aiguée d’arme. Je me retourne prête à aller défoncer verbalement mon fantôme, et reste stoïque et surprise du faits qu’il soit adosser bras croiser sur le buste, le regard me détaillant.

_C’est bon ? La princesse a-t-elle terminée de faire mumuse avec ses pinceaux ? Pouvons-nous maintenant nous mettre en chemin ?

N’ayant aucune réponse, je me contente de le suivre, tout en admirant son charme ténébreux qui se dévoile dans cet attroupement. Il porte une chemise noire, entre-ouverte sur les trois cinquième de sa boutonnière, la chevelure sifflante au gré de ses pas, un pantalon tailleur noir, et une paire de moquasse sombre, mon fantôme est d’une beauté spectrale.