Coleen & Pompier(s ?)

💬Notifications💬

La pluie n'a pas cessé, et pour le plus grand bonheur de notre héroïne, cela a convaincu Gabriel de rester dîner avec elle.

Ils boivent, mangent, discutent de tout et de rien... Gabriel s'esclaffe à chaque petit sarcasme de notre Coleen, Coleen sourit à chaque petites anecdotes de son Gabriel. Ils s'entendent bien et, au bout d'une heure et demie, échangent comme de vieux amis se connaissant depuis des années.

De loin, Émilie surveille son amie. Elle ne l'avait pas vue aussi lumineuse depuis longtemps. Qui sait... Peut-être que le hasard a enfin mis la bonne personne sur le chemin de Coleen ?

La pluie ne s'est pas arrêtée, mais notre héroïne danse sur le trottoir, accompagnée du rire clair de l'ange qui la suit.

Comme prévu, elle a invité Gabriel à venir prendre un café chez elle, et comme elle le prévoyait, il a accepté. Mais notre Coleen commence à se demander si cette aventure, qu'elle voyait à l'origine ne durer qu'un soir, ne pourrait pas s'éterniser dans le temps...

Lorsqu'ils arrivent devant la porte d'entrée de l'appartement de notre héroïne, ils sont une fois de plus ruisselants, mais hilares de s'être mis à courir dans les flaques d'eau après que le premier coup de tonnerre ait retenti.

- Je peux emprunter ta salle de bain ? demande Gabriel après avoir posé sa veste sur le canapé.

- Bien sûr, première porte à gauche. Fais comme chez toi ! Je vais préparer le café pour nous réchauffer en attendant.

"Même si j'ai bien une autre idée en tête pour faire monter la température..!"

Alors qu'elle lance la machine à café, elle entend un téléphone vibrer. Ce n'est pas le sien, cela doit donc être celui de Gabriel. Cela vibre une fois. Deux fois. Trois fois...

Notre héroïne sait que la curiosité est un vilain défaut, mais elle ne résiste pas longtemps à la tentation de savoir qui peut bien envoyer autant de messages à son ange un mardi soir à presque 23h.

Elle retourne le téléphone posé sur la veste de Gabriel, mais le regrette vite amèrement.

Si son fond d'écran n'est qu'une simple photo avec un grand groupe de potes - elle reconnaît d'ailleurs des garçons du bal des pompiers - les notifications ayant attirées l'attention de notre Coleen proviennent d'une seule et même personne : Gabriel a reçu pas moins de neufs messages de "Mon Sang❤️".

Notre héroïne se fige.

Un garçon pareil, c'était trop beau, elle aurait dû s'en douter. Bien sûr qu'il est déjà pris. Comment a-t-elle pu, ne serait-ce qu'une poignée de secondes, songer qu'elle avait une chance ? qu'elle avait enfin de la chance ?

Dans un excès d'inconscience, elle supprime les notifications, puis va chercher les cafés dans la cuisine alors que Gabriel sort de la salle de bain.

Ils s'installent dans le canapé et Gabriel lui raconte une de ses mésaventures avec le café, mais notre Coleen ne l'écoute pas vraiment. Qu'est-elle censée faire ? Qu'est-elle en train de faire ? Oui, elle aime s'amuser sans réfléchir au lendemain, mais elle n'a jamais rien fait avec un gars en couple. Elle ne peut pas tomber aussi bas. Elle n'est pas une p*te.

Gabriel reçoit une nouvelle notification mais il continue son histoire en riant. Coleen rigole avec lui par automatisme.

Mais et l'autre fille ? Est-elle au courant qu'il avait rendez-vous avec elle ? Et la solidarité féminine alors ? Que doit-elle faire..?

Il reçoit une nouvelle notification, et une deuxième. Il regarde alors son téléphone et fronce les sourcils. Il n'a pas le temps de le déverrouiller pour répondre qu'il se met à sonner. Il lance un regard contrit à notre héroïne dévastée et décroche.

Notre Coleen sirote son café en silence et attend. Gabriel prend un air de plus en plus grave et finit par se lever.

- Tu bouges pas, j'arrive tout de suite. Je raccroche, attends-moi.

Il attrape sa veste en l'enfile.

- Je suis désolé Coleen, je dois y aller, c'est une urgence.

- T'inquiètes, je comprends.

- J'ai passé une super soirée avec toi. On se refait ça quand tu veux, et la prochaine fois, c'est moi qui paie !

- D'accord, sourit notre héroïne. Rentre bien surtout.

- Merci, et encore désolé.

Il s'en va et elle reste sur le pas de la porte à le regarder courir sous l'orage qui gronde toujours, ses larmes se noyant sous la pluie.