N:FORGIVEN

Et puis je suis morte

Ça fait maintenant une semaine que je n'ai pas bougé de ma chambre, ce qui est bizarre parce que d'habitude j'ai trois voire quatre missions par semaine. L'explication est simple, c'est bientôt l'anniversaire de Mackenzie. Il organise chaque année, depuis ses 5 ans, une énorme fête et y invite toutes ses copines. Je suis jalouse de ma petite sœur. Je m'imagine à sa place, au centre de l'attention, recevoir pleins de cadeaux, plein d'amour. Je n'ai jamais fêté mon anniversaire avec mes amies, je n'ai jamais eu d'amies en réalité car je n'allais pas à l'école, c'était trop dangereux selon mes parents, n'importe qui aurait pu découvrir mon pouvoir ce qui me mettrait ainsi que toute ma famille en danger.

Parfois je me dis que j'aimerais que papa ressente ce que je ressens, qu'il souffre comme je souffre, qu'il s'excuse pour tout ce qu'il m'a fait subir, mais il souffre déjà assez à cause de moi. Non ? Est ce que j'ai déjà souhaité qu'il meurt ? Non. Est ce que j'ai déjà souhaité qu'il soit mort à la place de maman ? Oui. Maman n'aurait jamais pu me faire de mal, elle m'aurait aimé comme elle aurait aimé Mackenzie.

Quelqu'un toqua soudainement à la porte.

- Y'a quelqu'un ?

Mackenzie ?

- Je sais qu'il y a quelqu'un ! Ouvre-moi !

Mais à quoi elle joue, si papa l'a voit il va me tuer ! Je ne comprends pas ce qui lui prend d'un coup je n'ai fait aucun bruit pourtant...

-  Je sais que mon papa ramène tous les soirs à manger dans cette chambre je l'ai vu.

Notre père. Son papa. Nicholas.

Je décide de ne pas lui répondre, elle finira bien par s'en aller.

- Mackenzie ? Qu'est ce que tu fais là ?

Il est là. Du stress, il a peur qu'elle me voit, il a peur qu'elle voit son vrai visage, il ne veut pas la perdre.

- Rien, je cherchais les décoration que tu as acheté pour demain.

- Il n'y a rien à voir ici mon ange, elles sont dans la chambre d'à côté.

"Rien à voir ici" sympa papa. Des fois j'aimerais que tout soit fini, j'aimerais être libre. S'il ne veut pas de moi, s'il me déteste à ce point alors qu'il me laisse partir, qu'il ne me retienne pas ici. Ce que j'aimerais n'est pas très important, et encore moins à ses yeux. Je sais ce qui m'attend ce soir, je vais payer le prix de la petite visite de Mackenzie.

Des heures sont passées, Mackenzie doit surement dormir, il fait nuit noir dehors et j'entend papa parler au téléphone avec des parents des amies à Mackenzie. Parfois j'aimerais que ça s'arrête, en fet j'aimerais que le monde entier s'arrête, disparaître, qu'il disparaisse.

Je l'entend monter les marches en direction de ma chambre, il a bu je le comprends en entendant son souffle lourd, il ouvre la porte et la referme à clé derrière lui.

- Alors...

Il est fou de rage.

- Je n'ai rien fait je te jure, elle est venue toquer à ma porte d'elle même.

Première gifle.

- Ferme là ! C'est que t'es vraiment stupide comme fille.

Deuxième gifle.

- Je suis désolée ça ne se reproduira plus, s'il te plaît ne fais pas ça !

- Ne crie pas, tu vas réveiller ta petite sœur.

Encore une fois, il se défoula sur moi, et je ne pouvais rien faire d'autre qu'encaisser les coups qui s'enchaînent les uns après les autres. Pourquoi papa ? Je suis aussi ta fille, comment est-ce que tu peux être aussi violent avec moi... Il sait où poser ses coups, le ventre, la poitrine et le dos. Des parties de mon corps couvertes que les clients ne risque jamais de voir. Ses coups ne me font plus mal, je m'y suis habituée, en revanche ce qui me fait mal c'est de savoir qu'il me déteste. Il ne m'aime pas et je le sais au fond de moi, mais je le veux ! Je veux qu'il m'aime.