N:FORGIVEN

Piégée

- Aaliyah ?

Je n'arrive toujours pas à y croire. Ma mère, celle que je pensais morte depuis 10 ans, se tient face à moi, elle est consciente, elle est vraiment réveillée. Je suis heureuse, tellement que je ne sais pas comment réagir. Madelyne nous a laissé seule, et ma mère me regarde au bord des larmes.

- C'est vraiment toi ?

La dernière fois qu'elle m'a vu je devais avoir 8 ans. Elle ne m'a pas vu grandir, en fait personne ne m'a vraiment vu grandir. Pensant que l'attente commençait à se faire trop longue, je me rapproche lentement d'elle et la sert dans mes bras.

- Tu m'as manquée, maman.

Elle rigole. Je sens son soulagement. Elle devait avoir peur d'avoir perdu toute sa famille après tout. Mais elle se demande comment je suis arrivée là.

- Mackenzie et Nicholas sont morts. Je suis désolée.

Je me détache d'elle pour voir sa réaction, elle me regarde avec de grands yeux, une larmes suivis de plusieurs autres coulent sur son visage.

- Mon bébé...

Je ne connaissais pas Mackenzie mais elle était la fille de ma mère, je comprends ce qu'elle ressent et la voir comme ça me fait mal au cœur.

- Aaliyah, je suis désolée je voulais te parler de Cartepilla, mais tu étais encore trop jeune. 

Sa panique me fait sourire. Elle a raison, comment est-ce qu'elle aurait pu me parler de tout ça alors que je n'avais que 8 ans.

- Maman, je veux juste apprendre à me servir de ce pouvoir pour pouvoir me protéger, et protéger ceux que j'aime.

- Ton pouvoir est beaucoup plus dangereux que tu ne le penses, tu n'es pas une simple prosynie des esprits...

Je veux en savoir plus ! Pourquoi est-ce qu'elle arrête ?

- Je ne veux pas que tu utilises ton pouvoir pour te battre, c'est trop dangereux.

- Mais maman, tous les pouvoirs sont dangereux. Je veux juste aider mes amis !

Elle sourit légèrement.

- Tu as dû te faire de très bons amis ici. Tu sais, j'ai aussi étudié ici, je sais ce que c'est que de se sentir en danger dans ce monde et de toujours vouloir protéger ceux que l'on aime. Mais je ne veux pas te perdre ma chérie, pas encore.

Madelyne réapparaît dans la pièce. Je suppose qu'elle aussi est heureuse de revoir ma mère.

- Tu étais une prosynie maman ?

Son sourire s'élargit.

- Non, une riders.

Cette fois c'est Madelyne qui rigole.

- Ta mère était une vraie brute, toujours en train de se battre. Je dois l'avouer, elle s'est bien adoucie.

Maman, une brute ? Impossible. Elle est la personne la plus douce que je connaisse.

- Tu devrais laisser ta maman se reposer Aaliyah, reviens un peu plus tard.

J'aurais voulu rester un peu plus longtemps mais Madelyne a raison. Et puis elles ont sûrement des choses à se dire.

Je sors de cette pièce et arrive dans le bureau de Madelyne, Brook m'y attend, endormie sur un des fauteuils du bureau, une petite couverture sur les jambes. Maintenant que j'y pense, Madelyne doit être comme une mère pour elle, après tout c'est elle qui l'a élevée. Brook se réveille en m'entendant avancer vers elle.