Chapitre 6

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Laissant à l'abandon la carcasse de Kévin, le plus jeune continua son aventure mortelle. Il ne ressentait pas autant d'émotions qu'il le pensait. Il était euphorique d'avoir vu une vie quitter un corps mais voilà, c'était pas assez intéressant selon lui. La pendaison avait été une méthode sûre pour ne pas se risquer à des dégâts rendus mais ne pas voir clairement de viscères ou de sang ne permettait pas d'être complètement comblé. Déambulant, l'australien attendait de voir un autre homme. Il avait compris globalement la configuration de l'île. Une baie de sable entourait une dense forêt. A certains endroits, le dénivelé grimpait pour donner plusieurs plateformes en hauteur. C'est vers ces endroits hauts qu'il se dirigeait. Après de longues minutes d'ascension, son objectif était atteint. Même si la vue était à couplé le souffle, c'était vers autre chose que les pépites brunes se portaient. Caché derrière un arbre, brillant par les rayons dans le ciel, il venait de découvrir une arme à feu de précision. Il ne pouvait rêver mieux. De son spot, une vision large l'offrait à ces yeux. Allongeant sa silhouette, il patienta. Chasseur cherchant sa proie.

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Max, les bras ensanglantés et les mollets dans le même état, n'osait plus faire le moindre mouvement. Enfoncé dans la végétation, il contrôlait sa respiration afin de ne pas attirer l'attention sur lui. Si Lance venait à revenir, il ne savait pas si sa combattivité de lion saurait le faire survivre. Son estomac choisit ce moment pour gronder. Saisissant son dernier fruit, il croqua sans envie dedans. Ne possédant aucun moyen de nettoyer et panser ces plaies, Verstappen espérait qu'aucune infection ne le toucherait. Manger était pénible mais il se força en gardant en esprit l'image d'un seul homme.

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Excédé par les insectes qui le dérangeaient, le japonais commençait à s'énerver sur cette terre. Etre seul ne le gênait absolument pas mais ces saletés de bestioles qui tournaient autour de ces oreilles, qui piquaient ces membres, ça il ne le supportait pas. Avec sa hachette, il tranchait violemment les branchages, les feuilles, tout ce qui passait sur sa route pour apaiser ces nerfs. Et la soif qui grattait sa gorge n'aidait pas ces nerfs à se détendre. Dans le calme naturel, des bruits lointains parvinrent à ces orifices auditifs. Des voix humaines. De la compagnie et surtout des individus à déplumer. Magnifique coïncidence !

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Le mexicain continuait son avancée vers les hauteurs. Pour fuir efficacement, il devait trouver l'endroit idéal, voir peut-être un moyen de partir. Pour lui, rejoindre la civilisation permettrait de savoir où il avait atterrit pour pouvoir ensuite s'extirper vers chez lui. Les connaissances en langue et l'argent étaient un grand avantage pour obtenir ce qu'on désire. Perez réfléchissait toujours à la manière dont ils avaient tous été déposés ici. Cela ressemblait aux jeux auxquels son équipier jouait par moment mais en version réaliste. Souhaitant trouver de l'aide, il avançait, confiant.

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Le monégasque, appuyé contre un arbre reprenait son souffle. Il était en souffrance à cause de la chaleur écrasante. La sueur dégoulinait à grosses gouttes sur son visage et sa respiration était courte. Daniel, inquiet, posa sa paume sur son front et ces craintes se confirmèrent. De la fièvre. Charles était tombé malade. Le matériel qu'ils possédaient ne permettait pas au plus vieux d'aider efficacement son ami. Daniel sourit à Charles et l'aida à se lever. Ils retournèrent au précédent point d'eau et le bouclé remplit leurs récipients. Il offrit aussitôt le précieux liquide au brun qui le remercia chaleureusement. Il se sentait coupable d'être si facilement tombé sous le temps variable de l'île. Torse nu, Daniel déchira son haut et en fit des morceaux pour rafraîchir au mieux le pauvre monégasque. La faim tirait sur leurs deux ventres et le numéro trois tendit le dernier vivre possédé par le binôme.

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