The Game

Chapitre 9

Les genoux au sol, le septuple champion du monde fixait devant lui, un léger filet de sang s'écoulant de son arcade sourcilière, les bras dans le dos. Derrière lui se tenait Oscar, pointant une arme de précision sur sa tête. George ne comprenait pas. Il avança d'un pas mais la voix rauque du jeune le stoppa aussitôt.

" - Encore un pas et son crâne explose.

- Oscar, pourquoi...

- Le frisson George. Depuis qu'on est jeune on frôle la mort constamment au volant de nos bolides. Je dirai que j'avais besoin de plus. Je me suis trop habitué à la vitesse et à l'adrénaline procurée. Et jouer avec la vie d'autrui de façon directe quelle jouissance. Au volant c'est tellement différent, tu risques ton existence si tu veux percuter quelqu'un. Ici, si tu es un tant soit peu discret, rapide et malin, tu peux voler une vie si facilement. Et vois-tu, j'adore, je suis devenu accro au sang, à la détresse, au désespoir.

- Oscar, tu sais tu peux encore tout arrêter, il n'est pas trop tard.

- Je ne serais satisfait que quand ma cible aura été tuée de mes mains.

- C'est moi ta cible ? Si c'est le cas, laisse Lew' en dehors de tout ça, fais moi autant de mal que tu le désires mais épargne Lewis.

- Haha, non vous n'êtes que des victimes collatérales pour mon amusement dirons-nous. Je vais te donner une consigne George, une seule. Je vais te donner vos deux sacs et avec l'objet de ton choix dedans, tu vas devoir tuer notre champion du monde ici présent.

- Je ne peux pas. Plutôt mourir.

- Ah oui ? Et si je te dis qu'en effectuant cela, tu auras la possibilité de revoir Alex. "

A l'entente de ce prénom, le jeune britannique eut un sursaut. Son meilleur ami ou son idole. Le choix terrible. Ces yeux se posèrent sur les deux petits bagages donnés négligemment par le très jeune pilote et il torturait son esprit en quête d'une solution.

" - Je peux me permettre une question.

- Dis toujours. Cracha Piastri sans perdre son attention sur son otage.

- Les coups de feu, c'était toi ?

- Exact ! Et si tu veux savoir, ça a touché et même tué !

- Je vois...

- Donc oui je sais m'en servir et sans aucune hésitation. Maintenant fais ton choix Russell. Tue Hamilton et je t'emmène vers ton précieux Albon. Ou refuse et tu verras les conséquences.

- Je...

- George, écoute-moi. Je sais que Alex est très important pour toi. Je suis également ta cible. En prenant ma vie, peut-être que tu pourras sauver la tienne et celle d'Albon. Bien sûr, mourir maintenant n'était pas dans mes plans. Je le désire ce huitième titre mais entre mes envies et vos deux vies, je crois qu'il ne faut pas hésiter. Saches juste que j'ai été honoré de travailler avec toi, tu es un pilote absolument talentueux n'en doute pas. Je l'ai su la première fois que nous nous sommes rencontrés quand tu étais encore jeune. Tu fais des merveilles avec ta monoplace et je te souhaites de remporter d'autres courses et même des championnats. George, n'oublie jamais ta valeur. Transmets juste mes excuses à Toto pour mon départ chez Ferrari qui l'a beaucoup peiné. Occupe-toi de Roscoe, je t'en prie. Et dis bien à mes proches que je les aime et qu'ils restent avec moi, dans mon cœur à tout jamais. "

En prononçant ces mots, le plus âgé semblait avoir une lueur apaisée dans les yeux, comme s'il se sentait reconnaissant d'avoir pu exprimé ces derniers mots. De toutes ces forces, il enterrait la crainte et son chagrin de partir si jeune et de cette manière.  Les mains tremblantes, George ouvrit son propre sac et en sortit l'arme chargée. L'extase se lisait dans les pupilles de l'australien qui ne s'attendait visiblement pas à une telle trouvaille. Pointant le canon près du front de son co équipier, il pleurait à torrent. L'acte qu'il allait commettre était indigne, affreux et injuste. Une fois l'endroit quitté, il n'hésiterait pas un seul instant à se rendre aux autorités pour recevoir la sanction nécessaire, peu importe le coût. De toute façon, en appuyant, il allait détruire sa vie..