Et pilotes (épilogue)

122 9 17
                                    

Les rayons solaires commençaient lentement à disparaître sur la ligne d'horizon aquatique. Depuis deux bonnes heures, Charles dormait profondément la tête sur les cuisses de Max. Fernando avait pris en charge les trois plus jeunes et voulait leur survie à tout prix. Il avait collecté de nombreux contenants et avaient récolté le liquide vital. Pierre avait, quant à lui, aidé à rassembler le plus de couvertures et de cordes possibles pour les abriter au mieux puis avait entrepris de pêcher. Leur objectif était d'attirer l'attention des deux pilotes dont ils étaient sans nouvelle et possiblement de se faire voir de l'extérieur.

Très mauvais dans cet art, le pauvre normand n'avait attrapé qu'un seul animal écailleux. Sur le feu, il surveillait de près ce met qu'ils allaient avec bonheur se séparer. Ces yeux faisaient des allers-retours entre la cuisson et les deux hommes les plus mal en point. Il n'arrivait pas à savoir ce que le néerlandais pensait. Il imaginait sans peine son chagrin suite à la perte de Daniel mais ne connaissait pas sa position sur le meurtre qu'il avait de ces mains commis. Depuis que Charles avait élu domicile sur lui, Max n'avait pas bougé, fixant l'immensité sans expression.

En cas de secours, Fernando avait pris la décision d'emmener la dépouille du pilote de l'écurie orange dans la forêt pour ne pas relier Max au crime. Abandonné à la va-vite, le vétéran n'eut même pas un regard pour le jeune. Il était répugné de l'attitude meurtrière dont il avait fait preuve ici. Bien trop d'existences volées. Il désirait juste que Zhou et Logan puissent les apercevoir et les rejoindre en sécurité. Si la mort ou la folie n'avaient pas croisé leur route.

Rejoignant le trio, Alonso fut attendri de voir un minimum d'apaisement. Après presque deux longues journées d'angoisses, ils étaient réunis sans envies mauvaises. Le repas prêt, il réveilla le monégasque et lui offrit un beau morceau. Seul Max refusa catégoriquement de s'alimenter. Laissant les deux locuteurs français manger, il emmena Verstappen près de son âme sœur.

" - Ecoute Max, je crois qu'aucun de nous ne peut comprendre ton désespoir. Mais, je vais te le demander, penses-tu que c'est ce que Daniel aurait souhaité ? Penses-tu qu'il voulait que tu te laisses aller aux pensées noires ? Je ne peux te faire aucune demande mais Max, je crois que Daniel voulait que tu sois heureux, que tu vives tes rêves et que tu profites de chaque seconde de ta vie.

- Pas sans lui.

Péniblement, Charles rejoignit le binôme. D'eux tous, il était celui qui avait eu les confessions de Daniel et il se devait de les donner à Max à sa place.

- Max, j'ai passé du temps avec lui et nous avons parlés. Il craignait que l'amour qu'il te porte ne soit pas le même de ton côté, ça le terrifiait. Il pensait sans cesse à toi, il était fier de toi tout le temps. Je crois pouvoir affirmer que ton évolution et ta libération était sa plus grande fierté. Saches qu'il regrette d'être parti, de t'avoir laissé mais il voulait rattraper ce temps. Et, chez lui, si tu le veux, il avait préparé une bague pour toi. Il avait envie de famille et d'amour auprès de toi. Je ne sais pas si cela va t'aider de le savoir mais je ne pouvais garder ces mots pour moi, il te les devaient. "

Sur l'entente de ces révélations, le visage de Max se déforma pour laisser la tristesse descendre sur ces joues. Il prit la main froide de cet être merveilleux dans la sienne et lui fit la promesse de réaliser leurs rêves. Il vivrait et combattrait encore pour que personne n'oublie Daniel Ricciardo ni aucun de ceux qui avaient périt ici. Il savait que jamais son cœur ne serait réparé et qu'il ne partagerai sa vie avec nulle autre personne. Daniel était, est et restera son âme sœur.

Pierre avait choisit de surveiller le campement dans la nuit bien installée. L'un contre l'autre, Charles et Max se moquait bien de la proximité physique dans l'exigüe endroit. Reprendre des forces était le plus important. Fernando, enroulé dans une couverture se reposait à côté d'eux. Dans la noirceur, des lumières accompagnées de sourds bruits avancèrent. Tous réveillés, ils se tenaient prêts. Un avion, un grand jet privé fit son apparition et se posa plus loin. Plusieurs hommes sortirent et se rendirent près des pilotes. Parmi ces visages nouveaux, un seul était connu des quatre pilotes : Lawrence Stroll.

" - On a un blessé et un malade ! Hurla celui qui semblait être médecin à deux collègues.

- Est-ce que tout va bien ? Questionna le milliardaire en s'approchant d'eux.

- Absolument pas ! C'est vous qui nous avez infligé cette torture ? Fernando fulminait.

- Mon dieu non, pas du tout. Si vous voulez bien me suivre à l'abri, nous pourrons discuter tranquillement.

- Hors de question de quitter ce lieu sans avoir votre parole que vous allez emmener tous les corps pour qu'ils soient rendus aux familles.

- Je ne quitterai pas l'endroit sans Daniel. Déclara le néerlandais d'un ton ferme.

- Je refuse qu'Esteban soit laissé comme ça.

- Mes équipes vont les installer avec le plus grand soin dans l'appareil dès à présent. Je vous fais cette promesse, dès le matin, une autre équipe viendra pour fouiller cet endroit et reprendre tous les corps. "

Les deux hommes installèrent Charles sur un brancard et l'emmenèrent rapidement dans le jet. Pierre allait être soigné de façon adéquate par l'homme en blouse blanche. Dans un carré de siège, Fernando et Max faisait face à l'homme. L'air grave, il croisa ces mains devant son visage.

" - La vérité, nous voulons la vérité.

- Je ne veux pas vous la cacher. Je suis horrifié d'avoir découvert cette part de mon propre enfant. Lance a utilisé une immense partie de son argent et des économies du compte que je lui réservais en cas d'urgence pour créer ce jeu. Il a acheté cette petite île, il a loué les services de personnes peu recommandables pour vous arracher au monde et vous amener ici. Je ne connais pas ces raisons exactes, je le questionnerai en le retrouvant.

- Monsieur, Lance est décédé. Lâcha simplement Max, en connaissant les horreurs qu'il avait commis ici.

- Je vois, un mal pour un bien je présume. Il aura été victime de son propre jeu. Je crois que jamais rien ne pourra vous aider à surmonter ce que vous avez vécu mais sachez qu'à votre arrivée à la civilisation, vous serez pris en charge dans le meilleur hôpital avec l'équipe la plus compétente et que je m'engage à fournir de quoi payer durant toute votre existence les soins nécessaires. Mon enfant a fait quelque chose d'atroce et d'impardonnable, il n'aura jamais mon pardon. En attendant, prenez du repos et une fois de retour à la population, les services de police viendront vous voir quand vous serez prêt pour avoir un maximum d'éléments dans cette histoire. "

Les deux hommes se regardèrent et acquiescèrent. Ils devaient faire confiance à Stroll, aucun autre choix n'était possible.

Par le hublot, Max contempla la prison mortelle dont ils venaient d'être extraits. Ces pensées s'égarèrent vers l'avant, le futur incertain qui les attendait tous les quatre.


-- - - -

Voici la fin de cette histoire, merci de l'avoir suivie.

N'hésitez pas à donner vos avis et on se retrouve très vite pour de nouvelles aventures !

Prenez soin de vous !

The GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant