Chapitre 7

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Se retournant horrifié, il vit le corps de son équipier tomber rudement sur le sable. Ne comprenant pas tout de suite ce qui se passait, il accourut vers lui et en s'approchant, constata le sang se répandant de l'orifice nouveau dans son front. Une douleur lancinante lui fit échapper un hurlement de douleur. Touché à l'épaule, il courut rapidement derrière un énorme rocher camouflé dans les verdures. Il observa son épaule. La balle l'avait effleuré mais le sang coulait tout de même avec abondance. Après des minutes qui semblèrent être une éternité, il écouta les bruits. Le calme plat. Avec prudence, il reprit son souffle. Pour l'action qu'il voulait effectuer, il allait devoir être rapide. Avec difficulté, il se plaça sur ces jambes. Les tremblements apaisés, il courut vers le corps à présent sans vie, se saisit du sac et fit le retour.

Patient, il remarqua qu'aucun autre coup de feu ne fut tiré. S'approchant une seconde fois de celui qui avait été son plus vieux rival, il le saisit par les épaules et le tira de son mieux, malgré l'atroce douleur dans son membre et l'amena derrière la roche. Posant ces genoux au sol, il posa avec délicatesse la tête du pilote sur ces genoux et pleura des larmes de désespoir. Ils n'avaient pu se réconcilier avant son décès. Et il savait que toute sa vie, il porterait ce lourd fardeau.

" - Je suis désolé, tellement désolé. Bien sûr que tout est oublié, depuis longtemps. Tu es précieux dans ma vie depuis ton arrivée chez Alpine, j'apprécie tellement à nouveau travailler avec toi. Et on m'a enlevé le bonheur de te côtoyer. Je me sens misérable de ne pas t'avoir exprimer tout cela plus vite. Mon dieu, je veux que tu reviennes Esteban... "

Pierre mit de longues minutes avant de se détacher du corps de son ami. Attrapant les soins dans son sac, il banda au mieux son épaule qui le faisait beaucoup souffrir. La souffrance mentale et physique de Pierre en cet instant était la plus folle qu'il n'avait jamais ressenti. Et voir la dépouille d'une personne si précieuse lui rappela que Charles n'était pas avec lui et qu'il y avait des probabilités qu'il ne soit plus non plus de ce monde.

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Arrivant en hauteur, le père de famille se fit très discret, allongé sur le sol. La personne qui avait émit les terrifiants bruits était proche de lui. Il voyait la silhouette de dos. Distinguant ces cheveux bruns et sa taille, il pensa à Oscar, Logan ou Pierre. Mais il n'était pas sûr alors il n'avança pas. Impossible d'aller faire ami-ami avec un tueur. Ou du moins un homme désirant l'être. Sa plus grande chance pour rester vivant était soit de s'éloigner le plus vite possible soit d'attendre que le jeune s'en aille pour faire sa traque plus loin. De nature placide, le mexicain fit le choix de la seconde option. Pourtant, il ne se doutait pas que l'ombre de la mort planait au dessus de son dos.

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Les broussailles n'en finissaient pas et cela désespérait un peu le plus souriant des pilotes. Sur son dos, la respiration de son acolyte était toujours aussi sifflante. Pour ne pas arranger leur situation, au détour d'un bosquet, ils trouvèrent le malheureux K-Mag, attaché à un arbre. Attrapant son arme, le monégasque coupa la corde et l'australien le rattrapa. Avec respect, ils allongèrent le corps proprement et se remirent en route, accompagnant leur périple de pensées pour toutes les âmes envolées sur cette île.

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George s'installa sur le fruit de leur dur labeur et Lewis le rejoignit. Aucun des deux n'était grand bavard mais dans ce genre d'épreuve, rester soudé était important.

" - Qu'est-ce que tu feras quand on sortira d'ici Lew' ?

- Honnêtement, je vais passer des heures avec Roscoe, faire un maximum de sport et des assiettes de fruits jusqu'à plus faim. Et réfléchir à mon futur, à une possible retraite. Et toi ?

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