Chapitre 1

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Sarah

Alors que je me promène dans les rues de mon village en Italie, je repense à ma vie.

Je m'appelle Sarah Ferrari, j'ai 23 ans et je suis la fille de Leonardo Ferrari, le célèbre patron de la Scuderia Ferrari en Formule 1. J'ai perdu ma mère à l'âge de 3 ans, suite à une crise cardiaque, mais je n'en ai aucun souvenir. J'ai également eu un petit frère, décédé à quelques mois, sans que la cause de sa mort ne m'ait été clairement expliquée. Ma mère est décédée peu de temps après cet événement tragique.

Je vis donc seule avec mon père. Il n'est pas le père le plus parfait. Il m'a fait arrêter l'école à 16 ans, m'ordonnant de le suivre à chaque circuit et de sourire.

Notre grande demeure se dresse à nouveau devant moi. J'ai réussi à m'échapper pendant quelques heures, alors que j'étais censée être en train de faire ma valise pour le premier Grand Prix de la saison.

Je franchis la grande porte en faisant le moins de bruit possible.

- Sarah, crie mon père depuis une pièce adjacente. Qui t'a donné l'autorisation de sortir ?

Ses pas résonnent dans toute la pièce et il se place devant moi. Sa main serre fermement mon poignet.

- Tu n'as pas le droit de sortir sans autorisation, c'est bien clair ?

- Je...

- Tu ne me réponds pas.

Sa main serre de plus en plus fort mon poignet, me faisant horriblement mal. Son regard est dur. Je cède une nouvelle fois et baisse la tête, espérant que cette épreuve ne dure pas longtemps.

Il tire sur mon poignet et me force à monter les escaliers. J'essaie de le suivre tant bien que mal. Arrivée devant la porte de ma chambre, il me pousse violemment à l'intérieur. Je finis allongée sur le sol, la porte se referme et j'entends la serrure se verrouiller.

- Tu ne sortiras que demain quand nous partirons.

Le bruit de ses pas sur le parquet s'éloigne, et je laisse éclater un sanglot en m'allongeant sur le sol de ma chambre. Je finis par me redresser et constate que mon poignet est rouge, un nouveau bleu va apparaître autour de celui-ci.

Je n'ai pas le droit de sortir. La punition que je reçois est de rester enfermée dans cette pièce où seul mon lit se trouve.

Il s'est assuré, il y a quelques années, de faire poser des fenêtres qui ne s'ouvrent pas, afin que je n'aie aucun moyen de sortir de cette pièce lorsqu'il décide de m'y enfermer.

Après de longues heures assise sur mon lit, le soleil commence à se coucher, et je finis par m'endormir à mon tour.

- Lève-toi, on y va.

La voix dure de mon père me réveille, il attrape le coin de ma couverture pour la faire voler à l'autre bout de la pièce.

- La voiture nous attend dehors, tu as 5 minutes.

- Je n'ai pas préparé ma valise.

- Tu aurais dû le faire hier, comme je te l'ai demandé. En voiture.

Il quitte la pièce en laissant cette fois la porte ouverte derrière lui. Je me précipite jusqu'aux toilettes avant de rejoindre la voiture. Le chauffeur est prêt à partir, mon père est assis à ses côtés.

Le jet privé est prêt à décoller en direction de Bahreïn. Je n'aime ni voyager, ni prendre l'avion, ni les voitures, et encore moins le pilote que mon père a recruté ces dernières années.

Plus jeune, lors d'un énième conflit avec mon père, je lui avais dit que j'en avais assez d'être trimballée d'hôtel en hôtel chaque week-end. C'était juste une excuse pour ne pas l'accompagner, mais il a trouvé la solution au problème. Il a tellement d'argent et ne savait pas quoi en faire, qu'il a acheté une maison près de chaque circuit, pour que je ne puisse plus me plaindre.

Je pénètre aux côtés de mon père dans cette maison où nous allons passer le week-end.

- Fais en sorte d'être un peu plus présentable, on part pour le circuit dans 10 minutes.

Son ton est toujours aussi froid et dur. Je sais que je n'ai pas mon mot à dire et je m'exécute immédiatement. Par chance, je laisse toujours quelques affaires dans chaque maison. Je sais que ses sautes d'humeur peuvent me coûter très cher à chaque fois, comme cette fois où il ne m'a pas laissé emporter d'affaires.

Par bonheur, je trouve un haut à manches longues pour cacher le bleu qui commence à apparaître autour de mon poignet. Je rejoins la voiture à l'extérieur, craignant de prendre trop de temps et qu'il finisse encore une fois par s'en prendre à moi.

- Tu vois, quand tu veux, tu peux obéir à ce que je te demande.

Je lève les yeux au ciel à cette remarque.

Arrivée devant le circuit, il me jette mon laissez-passer au visage, qui finit par tomber au sol.

- Tu restes à côté de moi et tu souris, tu n'oublies pas ?

- Non.

Après avoir ramassé mon laissez-passer, qui m'a été jeté, je suis mon père jusqu'à l'enceinte Ferrari.

Je dois le suivre à chaque Grand Prix, je suis toujours à côté de lui, mais personne ne sait qui je suis ici. Je suis la fille invisible à côté de mon père. Cela fait des années que ça dure, et ça ne me déplaît pas.

- Content de te revoir, Sarah.

- Je ne peux pas dire la même chose.

Le voilà, le fameux pilote que mon père apprécie tant, Charles Leclerc. Je le déteste. Pourquoi ? Parce que c'est à cause de lui que j'ai perdu la seule amie que j'avais ici, Lucie.

Aime moi ~ Charles Leclerc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant