Chapitre 48

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Sarah

Voilà maintenant une semaine que je suis rentrée. J'ai passé beaucoup de temps avec Éléonora, presque trop. Ugo m'a donné un tas de livres à lire pour m'occuper, mais je reste toujours nostalgique de la fin de la saison.

Je tourne en rond chez moi. Je n'aime toujours pas sortir seule, et dès que je me force à le faire, je me fais intercepter par des paparazzis, ce que je ne supporte pas.

Charles est parti à Bali depuis quelques jours avec ses amis, et je n'ai pas trop de nouvelles de lui.

Tous mes repères sont perdus depuis que la saison est terminée. Mes habitudes ne sont plus les mêmes, et je suis complètement perdue.

Pour remédier à cela et éviter de me torturer l'esprit davantage, j'ai décidé de me rendre à l'usine aujourd'hui. Celle-ci est plutôt vide comparée à d'habitude, la plupart du personnel étant en vacances.

Cela ne m'empêche pas de travailler sur la saison prochaine. Je passe en revue le budget et les heures de soufflerie en détail.

À la fin de la journée, je suis distraite par la sonnerie de mon téléphone : c'est Charles. Inconsciemment, un sourire illumine mon visage. N'ayant pas reçu de nouvelles depuis plusieurs jours, je m'empresse de répondre. Son visage apparaît sur l'écran, avec le bruit de la mer en fond.

- Comment vas-tu ? commence-t-il.

- Ça va, et toi ? Comment se passent tes vacances ?

- Bien. C'est plutôt agréable.

- Tant mieux alors. Ils sont à tes côtés ? Ils peuvent m'entendre ?

- Non, non. Je me suis éloigné sur la plage pour t'appeler.

- Oh, très bien. Je peux parler librement alors.

- Tu peux. Qu'as-tu à me dire ?

- Quand rentres-tu ?

Ma réponse le fait sourire, mais il tarde à répondre.

- Dans une semaine.

- Super. Peut-être que je pourrais venir te rendre visite à Monaco, alors, je propose avec enthousiasme.

- Écoute Sarah, ce n'est pas que je ne veux pas, mais j'ai énormément de choses à faire. Je ne suis plus beaucoup à Monaco ces derniers temps, j'ai beaucoup de travail à rattraper, notamment avec les marques qui me sponsorisent.

- Tu peux le dire simplement si tu n'en as pas envie.

- Est-ce que j'ai dit ça ? Non. Je ne veux pas que tu viennes pour que je sois occupé. Je veux que tu viennes parce que j'aurai le temps de te consacrer.

J'entends au loin ses amis qui l'appellent et le vois leur faire signe qu'il arrive. Perdue dans mes pensées sur sa réponse, je décide de mettre fin à l'appel.

- On t'appelle, je ne vais pas te déranger plus longtemps. On se rappelle plus tard, ou pas. Passe de bonnes vacances.

Je ne m'attends pas à une réponse de sa part et termine rapidement l'appel vidéo. Mon dos se plaque contre le fond de mon siège, perturbée par la situation.

Je sais très bien qu'à un moment donné, il finirait par se lasser de moi et me laisser tomber, comme presque tout le monde l'a fait jusqu'à présent. Mais c'est encore plus difficile à accepter que ce que je pensais.

Je retombe lentement dans mes vieux travers et mon esprit s'égare à des pensées trop nombreuses. Je me déconcentre rapidement sur la tâche que j'étais en train d'effectuer pour écarter ces idées noires.

Quand je relève enfin la tête de mon ordinateur, la pièce est beaucoup plus sombre que dans mes souvenirs ; la lune a remplacé le soleil.

Je ferme mon ordinateur et quitte les lieux, saluant les dernières personnes présentes avant de quitter le bâtiment.

Après être rentrée et avoir grignoté brièvement, j'allume la télévision, chose que je ne fais jamais. Je laisse défiler le premier film que je trouve, et la soirée s'avère plutôt agréable.

Les jours passent, puis les semaines, se ressemblant les uns aux autres. J'occupe mon esprit en travaillant.

Éléonora et Ugo, préoccupés par mes journées, m'ont proposé de venir me voir à l'usine, histoire que je leur montre le monde dans lequel je vis maintenant.

- C'est un vrai labyrinthe pour te trouver ! s'exclame Ugo en entrant dans mon bureau.

- C'est l'impression que cela donne la première fois.

Je leur fais à chacun un câlin pour les saluer. Ils semblent ravis de me rendre visite à mon travail.

Je leur fais rapidement le tour de l'usine. Ugo semble plus intéressé par ce que je raconte qu'Éléonora, qui ne cesse de me questionner pour savoir si tout va bien.

Elle sait que ma santé mentale est très fragile, et elle s'en inquiète.

- Un café ? leur propose-je à notre retour dans mon bureau.

Ugo accepte, mais je n'arrive pas à faire fonctionner cette maudite machine à café. Il n'y a que Charles qui s'en sert, et visiblement, c'est le seul à savoir comment l'utiliser.

- Essaie de faire marcher cette machine, je n'y arrive pas, dis-je en me frustrant.

- Laisse, je vais m'en charger, intervient Ugo.

- Tu es sûr que tout va bien, ma chérie ?

- Oui, ça va. Je suis juste un peu fatiguée, c'est tout.

- Profite-en pour te reposer un peu.

- Je le ferai.

Ils sont restés longtemps en ma compagnie, nous avons discuté de choses et d'autres, et cela m'a vraiment fait du bien de passer l'après-midi avec eux.

Ils viennent tout juste de repartir, je termine de ranger mes affaires avant de quitter les lieux à mon tour.

Mon téléphone, posé sur le bureau, affiche un appel de Charles. Je suis tentée de lui répondre comme d'habitude, mais je ne le fais pas.

Prendre mes distances avec lui est la meilleure solution qui s'offre à moi, avant d'être complètement déçue.

Aime moi ~ Charles Leclerc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant