Chapitre 39

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Charles

Je prends une grande inspiration avant d'entrer dans le restaurant.

Arthur, toujours assis à la même table, ne comprend pas ce qui se passe, et moi non plus, à vrai dire. Mais pour lui faire plaisir, je décide de rester.

- Elle nous a eus, dis-je en m'installant face à lui.

- C'est-à-dire ?

- Elle avait prévu de nous laisser tous les deux.

- Oh, je vois. Profitons-en alors, ça fait longtemps que ce n'est pas arrivé.

Il a raison, ça fait longtemps. Trop longtemps que je n'accorde plus de temps à ma famille. Je ne sais même plus depuis combien de temps je ne suis pas allé rendre visite à ma mère.

- Oui, c'est vrai, avouai-je.

- Pourquoi t'es-tu éloignée de nous comme ça, d'un coup ?

- Non, je n'ai pas envie d'en parler, Arthur.

- Crevons l'abcès une bonne fois pour toutes.

- Arthur, j'ai dit non.

- C'est toujours quand toi tu décides, n'est-ce pas ?

Un serveur intervient, nous demandant notre commande.

- On va passer directement au dessert, intervient Arthur.

Je soupire face à cette réflexion et regarde la carte des desserts. Je fais mon choix ainsi qu'Arthur, et le serveur nous laisse de nouveau seuls. Le silence règne à présent entre nous deux, Arthur jouant avec ses couverts, la tête baissée.

- Comment va maman ? J'essaie de demander.

- Tu le saurais si tu lui rendais visite.

- Arthur, arrête.

- Dis-moi ce qui se passe alors ? Il parle à présent plus fort que nécessaire.

- J'ai pris un peu de distance parce que je ne me sentais pas très bien psychologiquement.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes encore ? Je remarque l'incompréhension sur son visage.

- Tu vois, on ne peut pas parler avec toi.

Fatiguée de cette conversation qui tourne en rond, je me lève et quitte le restaurant avant même que le dessert ne soit servi.

- Charles ! crie Arthur à ma poursuite.

- Pas en pleine rue, Arthur.

Je continue de marcher en direction de la voiture, mais il ne semble pas décidé à me lâcher. Une fois arrivée, il s'installe tout naturellement côté passager, prêt à ne pas abandonner l'affaire.

- Tu es avec elle, n'est-ce pas ?

- Arthur, arrête de tout mélanger. Je me couvre le visage de mes mains.

- Parle alors, tu as l'occasion.

- Je ne vous ai pas dit la vérité sur Elena.

- Comment ça ?

- On ne s'est pas séparés parce que ça n'allait plus.

- Quelle est la vraie raison ?

- Elle m'a trompé.

- Tu en es sûr ?

- Oh oui. Je ri nerveusement. Je l'ai vue de mes propres yeux.

Aime moi ~ Charles Leclerc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant