Chapitre 59

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Sarah

- On va boire un verre toutes les deux ce soir ?

La journée médiatique du Grand Prix de Chine vient tout juste de se terminer, et je dois dire que ces derniers jours n'ont pas été très reposants : surf, balades au milieu des kangourous et des koalas, Charles ne m'a pas ménagée pour me faire découvrir l'Australie avant notre départ pour la Chine.

Je jette un regard à Charles avant de répondre à Kika ; il lève les mains en l'air.

- Tu n'as pas besoin de me demander, fais ce qui te plaît.

- D'accord alors, acquiescé-je en direction de Kika.

Celle-ci, ravie de ma réponse, me saute dans les bras ; un peu surprise, je m'agrippe au bras de Charles pour ne pas perdre l'équilibre, ce qui fait bien rire les garçons.

- Par contre, on ne rentre pas trop tard, je suis épuisée.

- Promis, juste un verre.

- Ne la fais pas boire, intervient Charles, j'en ai déjà fait les frais, et je t'assure que ce n'est pas une bonne idée.

- Ne te moque pas, lui dis-je en lui donnant un léger coup sur l'avant-bras.

Pierre, également présent ce soir-là, se souvient très bien de la situation et ne peut s'empêcher de rire à son tour.

- Passe une bonne soirée, me murmure Charles à l'oreille.

- Allez, on y va ! nous interrompt Kika.

Sa main prend rapidement la mienne, me forçant à avancer. Je tourne la tête pour jeter un dernier regard à Charles avant de poursuivre mon chemin avec la brune.

Après avoir flâné dans les rues un bon moment, entourées de ces immeubles à perte de vue ornés de panneaux publicitaires, Kika choisit un bar-restaurant, et je dois dire que j'en suis ravie, car je meurs de faim.

Après avoir commandé un assortiment de plats typiques du pays, Kika entame la conversation sur un ton bien plus sérieux que précédemment.

- Comment tu vas ?

- Bien. Pourquoi cette question ?

- Parce que la dernière fois que vous êtes venue, je dois avouer que tu m'as fait peur.

- Tout va bien, la rassure-je en posant ma main sur la sienne. Je suis allée voir un hypnotiseur, et depuis, je ne fais plus de cauchemars. Je ne croyais pas que cela pouvait marcher, mais finalement si. Je suis désolée de t'avoir imposé ça.

Eleonora m'a carrément forcée à le faire, alors que je ne le voulais pas. Mais au final, je ne peux que la remercier de m'y avoir poussée. C'était un moment très difficile à traverser, revivre toutes ces choses dans mon subconscient, mais tout cela semble désormais n'être qu'un souvenir lointain.

- Super, je suis rassurée.

- Je pense que comme tout le monde, tu as lu ce fichu livre que j'ai écrit.

- Oui, oui, je l'ai lu, m'avoue-t-elle.

- Alors tu sais ce qui s'est passé. Je te remercie de te soucier de moi, mais s'il te plaît, tout ça est derrière moi, je ne veux plus en parler.

- Très bien, je comprends. Alors, trinquons à ta nouvelle vie.

Je saisis mon verre, et nous trinquons ensemble aux belles choses qui nous attendent.

Après avoir dégusté tout l'assortiment que nous avions commandé et passé un excellent moment en compagnie de Kika, le manque de sommeil dû à tous ces décalages horaires commence à se faire ressentir. J'informe Kika que je vais rentrer ; après l'avoir serrée dans mes bras, je rejoins un taxi qui me ramène à l'hôtel.

À mon arrivée, étonnamment, la chambre est vide, Charles n'est pas là.

De Sarah :
Es-tu sortie ?

De Charles :
Oui, je dîne avec Pierre. Tu es rentrée ?

De Sarah :
Oui, à l'instant.

De Charles :
J'arrive.

De Sarah :
Non. Reste avec Pierre, je suis fatiguée, je vais me coucher.

De Charles :
Tu es sûre ? Ça va aller ?

De Sarah :
Certainement. Profite de ta soirée avec ton ami. À demain.

De Charles :
😘😘

Pour la première fois, je me sens capable d'affronter les choses seule. Les cauchemars sont terminés ; j'ai gagné assez de confiance en moi pour me débrouiller seule ces derniers mois, et je dois dire que je ne pensais pas que les choses évolueraient aussi rapidement. Mais je peux enfin dire que je vais bien, et Charles en est la raison. Il m'a tant apporté au cours de cette dernière année.

Je dépose le bracelet qu'il m'a offert sur la table de chevet avant de plonger dans le sommeil.

- Allez, debout, on va être en retard ! dis-je en secouant Charles qui est encore au lit.

- Encore un petit moment, grogne-t-il en s'enveloppant dans sa couverture.

- Allez Charles, je ne rigole pas, on va vraiment être en retard.

Sa main attrape mon bras, me forçant à m'assoir près de lui. Ses bras viennent rapidement s'enrouler autour de ma nuque, me poussant à m'allonger ; ma tête heurte son torse.

- Cinq minutes, juste toi et moi avant d'affronter le monde.

- Très bien, dis-je en soupirant.

Je cherche une position confortable pendant un court instant avant de me caler correctement pour profiter de ce câlin matinal qu'il m'offre.

- Ça a été avec Kika hier soir ?

- Oui, pourquoi voudrais-tu que ça ne se soit pas bien passé ?

- Non, juste comme ça.

- Elle est adorable.

- Oui, c'est vrai, me confirme-t-il.

- Et toi avec Pierre ? Je ne t'ai même pas entendu rentrer.

- Tu ronflais tellement que cela ne m'étonne même pas.

- Non, c'est vrai ? le questionnais-je, un peu gênée.

- Oh oui !

- J'étais épuisée.

- J'ai vu ça. Tu auras le temps de rentrer et de te reposer avant la prochaine course.

- Oui. D'ailleurs, en parlant de ça, est-ce que tu peux rentrer avec moi ?

- Pourquoi faire ?

- J'ai quelque chose à faire, mais je ne veux pas le faire seule.

- Très bien, de quoi s'agit-il ?

- Je ne veux pas en parler pour l'instant. Allez, les cinq minutes sont écoulées, lève-toi ou on va vraiment finir par être en retard !

Aime moi ~ Charles Leclerc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant