Chapitre 11

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Charles

Après avoir terminé toutes les interviews et les tournages pour cette journée médiatique, il me reste une dernière mission à accomplir pour la journée : conduire Sarah à l'hôpital.

Je la retrouve au même endroit où je l'avais laissée quelques heures auparavant. Je m'assieds un instant en face d'elle. Son regard noir me transperce.

Je ne comprendrai jamais cette fille. Tantôt très gentille, tantôt exécrable. Mais quelque chose me pousse à percer sa carapace.

À peine ai-je touché le tissu du fauteuil que Sarah est déjà debout, se dirigeant vers la sortie.

- On y va.

Avec ses béquilles, qu'elle ne maîtrise pas encore correctement, elle rejoint la porte dont elle se bat avec pour sortir. Je ne peux m'empêcher de rire en la voyant faire. Je viens rapidement à sa rescousse pour continuer notre chemin.

- Où est ta voiture ?

- La rouge.

Son regard cherche un moment devant elle avant de l'apercevoir, et elle reprend son ascension.

Son regard est fixé sur la route devant nous. Pas un mot ne sort de sa bouche.

- Laisse-moi t'aider.

- Je n'ai pas besoin de ton aide.

Je reste appuyé contre la portière en attendant qu'elle parvienne à sortir de la Ferrari, avec beaucoup de difficulté.

Après une longue attente à l'accueil des urgences, nous patientons dans la salle d'attente. Elle joue avec ses ongles comme si elle était nerveuse. Sa tête appuyée contre le mur, son regard noir toujours présent fixant un point devant elle.

- Il y a une machine à café un peu plus loin, tu veux quelque chose ?

- Un jus de fruit, oui, je veux bien.

Son regard s'apaise un peu à ma proposition. Je reviens avec son jus de fruit et un café pour ma part. Elle serre le gobelet en plastique entre ses mains et s'empresse de le boire.

- Merci.

- Je pense que l'attente va être longue.

- Tu peux t'en aller, je vais me débrouiller.

- Non. Je n'ai rien d'autre à faire.

- Donc, tu préfères attendre ici avec moi ?

- Oui. Tu n'es pas très bavarde, mais bon, je vais faire avec.

Je m'allonge en m'installant mieux dans la chaise en plastique. Je m'étonne un instant à observer chaque détail de son visage. Ses yeux bleus avec de longs cils, un léger maquillage dessus, son nez, ses lèvres fines, ses cheveux blonds bouclés lui tombent sur le devant du visage, comme à chaque fois, comme si elle voulait se cacher.

- Je ne serai le jamais avec toi.

- On a le temps de mettre les choses au clair il me semble, je t'écoute.

- Je te déteste.

- Pourquoi ?

- Pour de nombreuses raisons que je ne peux pas te dire maintenant.

- Pourquoi ?

- On ne peut pas toujours dire les choses.

- Quand on veut, on peut.

Aime moi ~ Charles Leclerc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant