Sarah
- Sais-tu en jouer ? lui ai-je demandé en m'installant derrière le piano.
- Bien sûr.
La nuit semble l'avoir apaisé et il paraît de meilleure humeur ce matin.
S'installant à mes côtés, il commence à toucher les touches, une douce mélodie s'élève. Je l'écoute attentivement jusqu'à ce que la musique s'arrête.
- C'est très beau. Ne me demande pas quel morceau c'est, je ne les connais pas.
- Tu ne devineras jamais, c'est moi qui les compose.
- Vraiment ?
- Oui, me dit-il en hochant la tête.
- En as-tu d'autres ?
- Bien sûr.
- Je t'écoute alors.
Ses doigts effleurent les touches blanches, et une nouvelle mélodie en émane. Encore plus belle que la première, à mon avis.
- C'est vraiment magnifique.
- Veux-tu essayer ?
- Tu es sûr ?
- Bien sûr, approche-toi.
Je n'ai pas le temps de réagir qu'il enroule déjà son bras autour de mes hanches, me rapprochant de lui. J'écoute attentivement tout ce qu'il me dit, et, du bout des doigts, je commence à appuyer sur les touches. Cela sonne beaucoup plus faux que lorsque c'est lui qui joue.
- Tu as raison. Je crois que je vais plutôt t'écouter, c'est plus agréable pour nos oreilles.
- Je suis d'accord, me répond-il en riant. Écoute, Sarah, je te dois des excuses pour mon comportement d'hier.
- Pourquoi agis-tu comme ça ?
- Je me sens impuissant de te voir malheureuse, et cela me met hors de moi, avoue-t-il. Je voudrais tellement que les choses soient plus simples, que je puisse te voir sourire tout le temps.
- Les blessures resteront en moi pour toujours ; il faut juste que j'apprenne à vivre avec. Tu en fais déjà beaucoup pour moi, et la seule chose dont j'ai besoin, c'est que tu restes près de moi.
Sa main se pose doucement sur ma cuisse, semblant vouloir me réconforter.
- Je serai toujours là. Reste ici aussi longtemps que tu le souhaites.
- Merci.
Je pose ma tête contre son épaule et nous restons ainsi, un long moment.
- Dis-moi, j'ai besoin de ton aide, m'indique-t-il en se levant. Viens.
Je le suis jusqu'à une pièce de son appartement que je ne connais pas encore, son bureau.
- Veux-tu me faire travailler ?
- Oui, exactement.
Il tire la chaise derrière le bureau et s'y installe avant de sortir une pochette en carton.
- Prends la chaise et viens à mes côtés.
Sans hésiter, je m'exécute. L'ordinateur s'allume, j'attends de voir ce qu'il me réserve.
- Te souviens-tu de ce que tu m'as dit à Imola ?
- Imola ? Non, je ne me souviens pas.
- J'avais un casque spécial, et tu m'as dit qu'il était horrible, que j'avais mauvais goût.
- Ah oui, c'est vrai, je me rappelle maintenant, dis-je avec un petit sourire en coin.
- Tu vas m'aider à créer ceux de cette saison. Je veux un nouveau design.
- Pourquoi ?
- Parce que l'autre est horrible, comme tu me l'as dit !
- Non, je dois avouer que je ne l'aimais pas, et j'ai dit ça uniquement pour te taquiner. Je ne l'ai même pas regardé.
- Tu étais vraiment dure.
- Absolument, oui. Mais bon, maintenant je t'aime assez pour t'aider à en avoir un beau.
- Je préfère entendre ça, me dit-il en souriant. Quelque chose de nouveau, dit-il en fouillant dans ses papiers.
- Pourquoi veux-tu absolument quelque chose de nouveau ?
- Parce que cette année, c'est ton année. Tu es à la tête de Ferrari. Tout le monde travaille très dur pour que ce soit notre année, et je sens que ça va l'être. Je veux marquer le coup avec un nouveau design.
Je n'ai pas le temps de répondre qu'une sonnerie retentit sur l'ordinateur. Après quelques clics, le visage d'un homme apparaît sur l'écran. Charles m'explique que c'est lui qui fabrique ses casques, et que c'est donc avec lui que nous devons travailler aujourd'hui.
Cela a pris beaucoup plus de temps que je ne l'avais pensé, mais j'admets que c'était très intéressant.
- Je ne pensais pas que cela demanderait autant de temps. Prépare-toi, je t'emmène dîner au restaurant.
- Oh, très bien, dis-je, surprise. En quelle honneur ?
- Aucun en particulier, j'en ai juste envie, répond-il en souriant.
- Très bien, mais choisis un endroit où nous pourrons être au calme, afin que tu ne sois pas interpellé toutes les deux minutes. Un vrai repas, juste nous deux.
- Entendu, me dit-il en riant.
Je quitte le bureau pour rejoindre la salle de bain où je me prépare à sortir. J'essaie une robe que j'ai toujours dans ma valise, mais après m'être regardée sous tous les angles dans le miroir, je réalise que cela ne va pas. Je l'enlève et retrouve un pull et un jean plus adaptés à la température extérieure. Un jour, réussirai à porter une robe, mais ce n'est pas encore le moment.
- Je suis prête, dis-je en arrivant dans le salon.
- Je me dépêche.
Il vient embrasser mon front avant de rejoindre la salle de bain à son tour.
La nuit est déjà tombée sur Monaco, seuls les réverbères éclairent les rues. La fraîcheur de novembre se fait sentir lorsque je pénètre sur la terrasse. La ville est vraiment belle avec tous ses illuminations.
- Tout va bien ? me demande Charles en s'approchant de moi.
- Oui, je voulais juste prendre un peu l'air.
- Rentre, tu vas attraper froid.
Son bras enveloppe ma taille et il me tire à l'intérieur.
- Je sais à quoi tu penses, commence-t-il à me dire. Il est peut-être mort ici, mais c'est en Italie qu'il est aujourd'hui. Efface tout cela de ta tête, ce n'est qu'un mauvais souvenir. Maintenant, tu as toute la vie devant toi, tu es maître de ton destin et libre de faire tout ce que tu veux. Alors fais-le bien, et non le mal.
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Aime moi ~ Charles Leclerc
Fanfic⚠️⚠️ Contient de la violence ⚠️⚠️ Porter le nom de Ferrari, n'est pas aussi joyeux que tous le monde pourrais se l'imaginer. La relation que j'entretiens avec mon père n'est autre que, haine, malveillance et violence.