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June

Cela fait maintenant 5 jours que je suis arrivée dans la cité des Anges. Pour le moment j'adore cette ville même si je n'ai pas eu l'occasion de trop en profiter. J'ai dû aménager, me remettre du décalage horaire et assister à mes premiers cours. En plus de ça j'ai dû me trouver un travail pour pouvoir me nourrir, mais j'ai rapidement trouvé auprès d'un des cafés du campus.

Mes premiers cours étaient très intéressants, en même temps je fais des études qui m'intéressent énormément et pour lesquelles je suis impliquée à 100%. Durant ma première année à Londres c'était compliqué parce que je n'aimais pas la ville, et tout est plus compliqué quand on n'aime pas sa ville. On n'a aucune envie d'aller en cours ou même d'aller faire ses courses. Je sens déjà les choses changer et ce pour mon plus grand bien.

On est vendredi, il est 11h et le café est vide. De ce fait, je traîne un peu sur mon téléphone quand deux ombres me sortent de ma contemplation.

-Deux cafés allongés, dis un petit blond d'environ 3 ans de plus que moi je dirais.

-Pardon ? Répondis-je surprise du manque de politesse de ce jeune homme

-Deux cafés allongés

OK donc monsieur ne connaît pas la politesse. Sauf que c'est un truc qui a le don de m'agacer fortement. Juste pour le faire chier je croise les bras sous ma poitrine et je le fixe lui, et son pote, un grand brun obnubilé par son téléphone.

-T'es sourde ou quoi ? S'agace l'impoli des deux

-Non j'entends très bien, mais disons que je ne réponds pas aux cons, désolée. Lançais-je avec un sourire ironique plaqué sur le visage.

-Tu ne veux pas faire ton taf au lieu de me faire chier. Tonne-t-il apparemment énervé de constater que je lui tienne tête

-Je ne comprends pas votre requête, jouais-je encore avec ses nerfs

-T'es conne ou quoi, deux cafés c'est la base de ton taf non !

-Vas-y mec calme-toi on se casse, intervient enfin son pote après avoir lâché son portable.

-Non elle va nous servir, continue-t-il en me fixant d'un air qui se veut menaçant

Le brun se recule pour s'adosser à une table juste derrière lui. Il a l'air d'avoir capté que son pote n'allait pas lâcher, cependant il me regarde comme s'il pariait sur le temps que j'allais mettre avant de céder à la demande de l'autre con.

-On est dans une situation délicate parce que je ne veux pas vous servir, répliquais-je en me contenant le plus possible

-Et pourquoi ça ? Siffle l'homme face à moi, les mâchoires serrées.

-Parce que la politesse existe. Donc quand on commande quelques chose le minimum c'est "Bonjour, deux cafés allongés s'il vous plaît"... soyez heureux je ne réclame pas de sourire, j'aurais trop peur que ça vous tue

-Je ne vais pas faire un discours pour deux pauvres cafés

-Alors allez ailleurs

Son pote me fixe toujours sans aucune émotion sur son visage. Trop bizarre le type, même pas il recadre son pote. Non il le laisse se faire humilier. En réalité je penses que si il y avait eu du monde dans le café il aurait juste fermé sa gueule mais là nous sommes seuls, alors monsieur fait le beau. Voilà ma théorie, c'est un homme qui a besoin de se dire qu'il a le pouvoir sur les autres, je vois rien d'autre.

La porte s'ouvre et une fille métisse avec de longues tresses entre en souriant. Elle a l'air plus commode que les deux mecs face à moi. Elle bloque devant eux d'ailleurs.

-Qu'est-ce que vous faites là vous deux, vous allez être en retard, leur fait-elle remarquer.

Ok donc c'est leur pote, et moi qui croyais qu'elle avait une chance d'être polie j'en viens à perdre espoir. Pour toute réponse le brun se contente de hausser les épaules pendant que le lilliputien me fixe encore et toujours. Il va tomber amoureux à force.

-Bonjour, dit la jeune femme en s'adressant à moi avec un sourire... ok enfaîte l'espoir née à nouveau. Ne fais pas attention à eux ils sont un peu bourrus... je vais te prendre 3 cafés allongés s'il te plaît.

Je lui rends son sourire en réalisant sa commande. Une fois que c'est prêt elle paye et tend un gobelet à chacun de ses deux amis.

-Merci bonne journée ! lance-t-elle par-dessus son épaule en sortant

Le mal élevé du groupe grogne sur le chemin menant à la sortie avant de me lancer un regard mauvais sur le pas de la porte. Regard auquel je réponds par un faux sourire assombrissant encore plus ses iris.

Je soupire avant de me concentrer sur les nouveaux clients qui entrent. 

StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant