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June

2 semaines

Voilà le temps qu'il m'a fallu pour que je tombe réellement amoureuse de cet endroit. C'est une simple journée à la plage qui a séduit définitivement mon cœur. Le sable chaud, le ciel bleu et le soleil brûlant ont eu raison de moi.

Je suis là depuis 9 heures ce matin, le soleil commence à décliner mais je n'ai aucune envie de rentrer m'enfermer dans ma chambre. Non je veux profiter le plus possible de l'air et du sable chauds et de l'odeur iodée amenée par les vagues.

La sensation du soleil sur mon corps est l'une des sensations les plus plaisantes qu'il m'ait été donné de ressentir. Je m'en délecte. Je suis allongée sur ma serviette vêtue seulement de mon bikini blanc, mes lunettes de soleil abaissées sur mon nez. J'ai beau être londonienne, ma peau n'a aucun mal à bronzer, au contraire. Je suis bien contente de ne pas rougir mais de bronzer vraiment.

Si ce matin j'ai révisé sous ce ciel parfait, cet après-midi je me suis contenter d'écouter le son des vagues, un livre d'Harlan Coben à la main. C'était une journée parfaite, comme rarement j'en ai connue.

C'est la faim qui me fait quitter définitivement ce petit coin de paradis. Je range rapidement mes affaires dans mon sac et j'enfile ma robe, avant d'aller manger une salade dans un petit restaurant du bord de plage, ça fait cher la salade mais disons que ça va être mon petit plaisir de la semaine, voire du mois. Après m'être rempli l'estomac je décide de faire une partie du trajet reliant Santa Monica à l'université à pied. J'ai besoin de me dégourdir les jambes.

C'est au bout de vingt minutes de marche que je sens une présence derrière moi. J'accélère le plus possible, mais la personne continue de me traquer. D'un coup je sens une main se positionner sur ma poitrine. J'essaye de me dégager de cette poigne mais l'homme qui me tient contre lui met plus de force dans son geste. J'ai un relent de dégoût quand je sens son érection au bas de mon dos. Je crois que c'est l'instinct de survie qui me pousse de lui donner un coup de coude dans le nez. Mais ça marche puisqu'il recule en se tenant le visage. Et moi comme une conne je restes là à le regarder.

Putain mais June rend tes aptitudes à la course utiles ! Me hurle ma conscience

Pour une fois je l'écoute et je me mets à courir le plus vite possible. J'entends crier derrière moi mais je ne ralentis pas. Je sais que je peux le semer. Mais je sais aussi que je risque de me perdre... c'est pas grave au pire je prendrais le bus, même si de nuit c'est pas l'idéal c'est toujours mieux que de me faire courser par un détraqué. Courir en robe et converses ce n'est pas génial mais je m'en contrefous à ce moment-là.

Je crois que mon cerveau fonctionne tout seul puisque je ne sais pas pendant combien de temps je cours. A tel point que le ciel s'assombrit de plus en plus mais je poursuis mon effort, essayant de mettre le plus de distance possible entre cet homme et moi. Pour la première fois j'ose regarder derrière moi, mais je penses que j'aurais dû m'abstenir, puisque quand mon regard se reporte sur ce qu'il se passe face à moi je heurte quelque chose.... ou plutôt quelqu'un. Mon corps se stoppe instantanément. Je ne bouge pas d'un millimètre. Ma tête est face à ce torse trop haut pour qu'il s'agisse de celui que j'essaye de semer. En remarquant cela je regarde les bras de l'homme face à moi. Son t-shirt noir me laisse voir ses bras musclés et tatoués, bras que je reconnais immédiatement.

En relevant enfin le visage vers lui j'ai une vue imprenable sur le sourire en coin qui étire ses lèvres.

-Toi ici ? Tu m'expliques ?

Je suis encore trop essoufflée pour pouvoir lui répondre. Alors le temps de retrouver une respiration normale je regarde autour de nous. Evidemment il n'est pas seul, il ne l'est jamais si j'ai bien compris comment leur groupe fonctionnait. Plus loin je vois le blondinet impoli et 3 autres gars que j'ai croisé sur le campus. Je suis mal barrée. L'homme face à moi doit s'impatienter puisqu'il commencer à taper du pied.

-Je ...euh je vais rentrer chez-moi je penses. A plus, tentais-je en me retournant, mais c'était sans compter sur un des mecs, plus âgé qu'Aiden, qui s'avance vers moi.

Bien que Ana ai tenté de m'expliquer qui était qui dans son groupe de pote, je n'arrive pas à me souvenir du nom de chacun, et donc de cet homme.

-Tu restes ici on a des trucs à régler avec toi, dit-il sereinement en saisissant avec force mon bras.

-Lâche-moi putain ! Me débâtais-je en essayant de libérer mon bras en vain.

Et puis de toute façon ça sert à quoi, s'il venait à me lâcher il a 4 autres potes près à prendre le relais. Je souffle quand je vois Ethan s'approcher et saisir mon bras en disant à son pote qu'il s'occupait de moi. Cet enfoiré sert plus fort que nécessaire puisque je n'opère aucune résistance.

-Lâche-moi tu me fais mal !

-La moindre des choses c'est de dire "bonjour et s'il te plaît ", non ? Réplique-t-il fier de lui

-Enfoiré !

On est toujours au même endroit, une sorte de zone industrielle jonchées de hangars en tous genres. Je me demande bien comment mes jambes ont pu me mener jusqu'ici. Ça a l'air assez loin de la plage tout de même. A ma droite j'entends une portière qui se claque et d'un coup ma vision devient toute noire.

Non mais les enfoirés m'ont foutus un sac sur la tête ! On est où là sérieux ?

Je sens qu'on me porte avant que mes fesses ne reposent sur un siège de voiture à en juger par le tissu que je sens sous mes cuisses dénudées à cause de ma robe. Je grogne quand un des mecs écrase ma main avec son cul en s'asseyant.

-C'est qu'elle est plus coriace qu'elle en a l'air celle-là, rigole un des connards à côté de moi.

La voiture démarre, j'essaye de faire comme dans les séries policières en mémorisant les virages que l'on prend, mais c'est peine perdue.

-Vous m'amenez ou ?

Sérieux June ! Les gars te kidnappent mais tu crois de 1. Qu'ils vont te dire où tu vas et de 2. Qu'ils vont taper la discut' avec toi. Tu me fais de la peine ma pauvre.... souffle ma conscience

-Ferme là tu veux, lance l'autre connard d'Ethan, qui apparemment est à l'avant.

Après 5 minutes de route je sens quelqu'un toucher le sac qui est devant mes yeux. Il relève le tissu de façon à ce que ma bouche et mon nez en sortent. Et d'un coup c'est le trou noir.

StormOù les histoires vivent. Découvrez maintenant