PSYCHO KILLER || Esprits Criminels

spencer reid (1)

"Les monstres sont réels, les fantômes le sont aussi. Ils vivent à l'intérieur de nous et parfois ils gagnent."

- Stephen King.

– Annabeth Hale.

La photo d'une jeune femme au teint basané apparaît devant nous : sourire radieux, regard noisette pétillant, épais cheveux bruns ondulés à moitié cachés sous une mortarboard aux couleurs de la George Washington University.

– Elle a pris un vol pour Los Angeles il y a dix jours, et depuis trois jours, plus rien, continue J.J.. Sa coloc a tenté de signaler à la police sa disparition mais ils ont refusé de prendre la plainte.

J.J. est notre agent de liaison, c'est elle qui choisit les affaires sur lesquelles nous travaillons, négocie avec les forces de l'ordre et les médias. C'est un véritable rayon de soleil qui illumine une pièce dès qu'elle y entre. Elle est sûrement celle qui permet à cette équipe d'être aussi soudée.

– En quoi ça nous concerne ? demande Morgan. Après tout, pleins de gens disparaissent quelques jours à Los Angeles, elle réapparaîtra surement d'ici quelques jours avec une migraine carabinée.

Un teint mat, des abdos de rêves et un sourire à faire tomber, l'agent spécial Derek Morgan est avant tout la personne à qui je confierais ma vie sans la moindre hésitation. Toujours impliqué, il prend chaque affaire à cœur et risquerait tout pour chacun d'entre nous.

– Peut-être, confirme Gideon. Mais rares sont ceux à disparaître la semaine où ils sont censés rendre leur dossier de thèse.

Jason Gideon est sûrement le meilleur profiler que ce pays ait connu. Il traque des meurtriers et autres criminels depuis 1975 et il a créé, avec l'aide de David Rossi, le Département des Etudes du Comportement dont nous faisons actuellement partie. C'est lui qui m'a recruté, bien que je n'avais aucune des compétences nécessaires pour réussir ma formation à Quantico. Il est aussi le seul joueur d'échecs capable de m'affronter à armes égales et passe son temps à essayer de me "faire sortir de mes sentiers battus".

Des statistiques se bousculent dans mon esprit et je ne peux m'empêcher de commenter :

– Le département de la justice californien rapporte qu'il y a environ une centaine de personnes qui disparaissent chaque jour dans l'Etat de Californie.

Gideon reprend :

– Le professeur Thomas est un vieil ami de la GWU. C'est son directeur de thèse et il m'a demandé de m'occuper de ce cas, ce genre de comportement ne lui ressemble pas et son instinct lui dit que quelque chose cloche.

Hotch se redresse sur sa chaise et appuie sur le combiné du téléphone :

– Garcia. Qu'est-ce que tu as sur elle ?

L'agent spécial Aaron Hotchner est le chef de cette unité, véritable figure d'autorité, il est celui qui nous résonne et nous calme, nous empêche d'aller trop loin. Il ne faiblit jamais, ne perd jamais de vue son objectif et ne semble pas avoir, à première vue, beaucoup d'humour.

De l'autre côté du combiné, le bruit significatif des touches d'un clavier que l'on agresse retentit. La voix de Pénélope Garcia lui répond quelques secondes plus tard :

– Annabeth Hale, 22 ans. Elle travaille dans un café situé à quelques rues du Capitol et fait du bénévolat dans l'un des centres d'accueil du sud de Washington. Il lui arrive aussi de donner quelques cours en tant que remplaçante à la fac. Elle est inscrite dans une salle de boxe et y va trois fois par semaine, elle passe également tous ses samedis après-midi dans un centre de tir -bizarre comme loisir. Elle avait une grand-mère dans le coin, dans un institut spécialisé, avec qui elle passait tous ses dimanches mais elle est décédée en décembre dernier. Sa sœur est actuellement en voyage au Japon avec son mari milliardaire, elle payait la moitié des frais pour leur grand-mère mais ne semblent pas plus proches que ça. Apparemment, elle prend un vol une fois par mois pour le Dakota du Sud, sûrement pour rendre visite à ses parents.