annabeth hale (1)

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"Les contes de fées ne révèlent pas aux enfants que les dragons existent, les enfants le savent déjà. Les contes de fées révèlent aux enfants qu'on peut tuer ces dragons."

- G.K. Chesterton

C'est un cri qui me réveille. Je crois que c'est le mien.

Complètement déboussolée, les dernières images de mes souvenirs se confondent avec celles de l'instant présent et il faut quelques secondes à mon cerveau pour analyser correctement la situation. Lorsqu'il comprend que le "bip" vient des machines qui me tiennent en vie et non celles de ma pompe à insuline, que la lumière qui m'éblouit vient du plafonnier et non d'une lampe torche et surtout que l'odeur de sang et de déjections est remplacée par l'odeur la plus aseptisée qui soit, il retrouve peu à peu son calme.

Redressée en position assise, je pose une main sur ma poitrine pour calmer mon rythme cardiaque avant de lever les yeux sur ce qui m'entoure.

– Dites aux médecins qu'elle est réveillée.

Cette voix me dit quelque chose, je l'ai entendu avant de m'évanouir. Il me faut quelques secondes pour me rendre compte qu'elle appartient à l'agent au look de prof de fac et non à celui au look d'élève de fac, l'agent Gideon je crois.

Je cligne plusieurs fois des yeux pour m'habituer à la lumière quand des bruits de pas précipités s'approchent de moi.

– Mademoiselle Hale ? Comment vous vous sentez ?

– Vous auriez pas des lunettes de soleil ?

Ma voix est éraillée, ce qui en dit long sur le temps que j'ai passé à jouer à la belle au bois dormant, à moins que cela ne soit une conséquence de la strangulation. Apparemment, les psychopathes n'aiment pas vraiment les femmes qui parlent trop et cherchent tous les moyens pour les faire taire, à moins que cela ne concerne que les hommes.

La lumière artificielle s'éteint enfin, laissant place à un soleil levant.

Je pousse un soupir de soulagement et affronte enfin la réalité : deux médecins se trouvent d'un côté, celui de la porte, et l'agent Gideon de l'autre, côté fenêtre.

– Ça fait combien de temps que je suis là ?

– Trois jours.

– Wow, je lance. J'ai pas le souvenir d'avoir un jour fait une nuit de plus de sept heures.

Le médecin se tourne vers l'agent :

– Vous pourriez nous laisser quelques minutes s'il-vous-plaît ? On a besoin d'intimité pour l'examen.

L'agent hoche la tête et disparaît, refermant la porte derrière lui.

– Je préfèrerais que ce soit une femme qui m'examine, j'affirme aussitôt.

– Le docteur Wilson n'est qu'en deuxième année, me répond le médecin.

– Et alors ? je réponds. Elle va pas apprendre en regardant.

Le médecin hoche la tête et se décale pour laisser sa collègue prendre mes constantes.

– Alors ? je demande. Verdict, docteur ?

– Vous allez parfaitement bien, répond le docteur Wilson. Lorsque vous êtes arrivé, vous aviez une hypoglycémie sévère mais on a réussi à éviter des conséquences irréversibles, notamment grâce à l'intervention de l'agent Reid qui vous a donné une bonne dose d'insuline dès qu'ils vous ont retrouvé. On a remplacé votre pompe à insuline avec quelque chose de plus discret et plus pratique, vous devrez faire attention dans les prochaines semaines mais à première vue, tout va bien.

PSYCHO KILLER || Esprits CriminelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant