L'ivresse du pouvoir

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Chaque chose a un début et une fin, tout comme chaque pouvoir a une naissance et une conclusion, que ce soit par des moyens pacifiques ou violents. Nous avons vu les hommes forts de ce pays ; où sont-ils aujourd'hui ? Telle est la grande question. La vie est éphémère, donc ne laissons pas de traces indélébiles. L'histoire rattrape ou finira par rattraper un jour.

Hier, c'était Alpha Condé et son gouvernement ; aujourd'hui, c'est Mamadi Doumbouya et son gouvernement. Et demain ? Car il n'y a pas d'hier sans aujourd'hui, ni d'aujourd'hui sans demain. Nos dirigeants doivent comprendre cette vérité. On ne peut être fort tous les jours, et il faut saisir que les cycles de la vie peuvent basculer à tout moment, même si l'on n'est pas préparé.

Monsieur le Président Mamadi Doumbouya ,M le premier ministre et son gouvernement, il est plus que temps de vous poser cette question : Que serons-nous demain après le pouvoir ? Car le pouvoir attire de nombreux amis, mais l'échec est funeste et solitaire. Tous ceux qui vous entourent aujourd'hui ne seront pas là demain. Ceux qui applaudissent ne sont pas forcément vos admirateurs ; beaucoup sont des opportunistes, et vous devez identifier ces profiteurs du pouvoir.

N'oubliez pas vos paroles du 5 septembre 2021 car nous pouvons pas parler d'État de droit en vivant dans l'oppression et nous pouvons pas parler de démocratie sans la liberté d'expression.

Nous assistons à la violation des dispositions de la charte de la transition, telles que :

Article 19: Tout individu a le droit de s'informer librement et d'être informé.
Article 23 Les libertés d'opinion, d'expression, de conscience et de culte sont garanties. Les conditions de leur exercice sont définies par la loi.
Article 34 : Les libertés d'association, de réunion, de presse et de publication sont garanties. La loi détermine les conditions de leur exercice.

En Guinée, la liberté d'expression est protégée par plusieurs dispositions juridiques, notamment par la Constitution et d'autres lois spécifiques. Bien que la Constitution de la République de Guinée ne soit plus en vigueur, elle prévoyait :

Article 7: Cet article garantit la liberté d'opinion et d'expression. Il stipule que chaque citoyen est libre de penser et de s'exprimer dans les limites de la loi.
Article 10:Il garantit la liberté de la presse et le droit à l'information. La Constitution reconnaît et protège le droit de chaque citoyen d'accéder à l'information et encourage le pluralisme des médias.

Parmi les lois spécifiques :

Loi organique L/2010/002/CNT du 22 juin 2010 relative à la liberté de la presse: Cette loi encadre la liberté de la presse en Guinée. Elle vise à protéger les journalistes et à promouvoir un environnement médiatique libre et indépendant. Elle interdit la censure préalable et garantit le droit des journalistes à protéger leurs sources d'information.

La liberté d'expression est également protégée par diverses lois internationales, telles que :

Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) - Article 19: Adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1948, cette déclaration proclame que "tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression", ce qui inclut la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières.
Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) - Article 19: Entré en vigueur en 1976, ce pacte oblige les États parties à respecter la liberté d'expression, laquelle comprend la liberté de chercher, de recevoir et de diffuser des informations et des idées de toute nature, sous diverses formes.

Au vu de ces articles nationaux et internationaux, il est essentiel de permettre aux radios et télévisions d'information de poursuivre leurs activités dans le respect de l'éthique et de la déontologie journalistique.

Monsieur le Président Mamadi Doumbouya, chers membres du gouvernement, nous violons actuellement les lois nationales et internationales. Ainsi, nous sommes en train de répéter les mêmes erreurs du passé, ce qui ne devait plus se reproduire depuis le 5 septembre.

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