L'histoire de la Guinée

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Les Européens arrivent sur les côtes africaines et commencent à pratiquer le commerce des esclaves, mais aussi celui de l'ivoire et des épices telles que l'huile de palme et la malaguette. Pour mener à bien leurs entreprises, ils utilisent des relais africains pour capturer des esclaves à l'intérieur des terres. L'arrivée des Européens sur le côté atlantique de l'océan les met en contact avec la communauté Baga de l'Empire Sosso, qui n'était pas familière avec leur monnaie ni leurs armes à feu. En conséquence, les Bagas échangent leurs captifs contre toute sorte d'objets utilisés pour le troc, tels que des tissus, des perles et des outils métalliques. La concurrence entre négriers européens est parfois sévère et déclenche des batailles navales, marquant l'Atlantique d'une violence maritime persistante.

Du XVIe au XVIIIe siècle, les Peuls et les Mandingues arrivent dans la région, apportant avec eux l'islam. De nombreux empires et royaumes se succèdent dans la région, et leurs histoires restent encore très présentes dans la mémoire collective. Les classes gouvernantes mandingues se convertissent très tôt à l'islam, influencées par le commerce transsaharien et les savants musulmans. L'expansion de la religion musulmane dans toute la Guinée est cependant principalement due au prosélytisme du clan des Torobés, des pasteurs peuls installés dans le Fouta-Djalon. Ces derniers instaurent un État théocratique sur les hauteurs du plateau au début du XVIIIe siècle, créant ainsi un centre de pouvoir religieux et politique qui influencera toute la région.

Au milieu du XIXe siècle, la plupart de la population est islamisée, à l'exception des habitants du royaume Mossi, qui résistent et conservent leurs croyances traditionnelles. Cette résistance culturelle est un témoignage de la diversité religieuse et culturelle de l'Afrique de l'Ouest, et de la complexité des interactions entre les différentes civilisations de la région.

Dans les années 1880, le Mandingue Samory Touré, équipé d'armes modernes et à la tête d'une armée efficacement organisée, prend le contrôle de l'intérieur du pays. Son empire, le Wassoulou, s'étend rapidement grâce à des tactiques militaires sophistiquées et une administration centralisée. Samory Touré est l'un des derniers héros de l'histoire pré-coloniale du pays, symbolisant la résistance africaine face à l'expansion coloniale européenne. Il réussit à unifier de nombreux groupes ethniques sous son autorité, mais sa lutte contre les forces coloniales françaises aboutira finalement à sa capture en 1898.

En parallèle, l'arrivée des Européens et l'intensification du commerce des esclaves ont des conséquences profondes sur les sociétés africaines. Les structures sociales traditionnelles sont perturbées, et de nombreux conflits internes sont exacerbés par la demande européenne en esclaves. Les ravages de la traite négrière entraînent des pertes démographiques considérables et des traumatismes collectifs qui marqueront durablement les sociétés africaines.

L'ère de la traite négrière est également une période de transformations économiques, avec l'introduction de nouvelles cultures et techniques agricoles apportées par les Européens. Cependant, ces changements se font souvent au détriment des populations locales, qui voient leurs terres et leurs ressources exploitées pour le bénéfice des puissances coloniales.

Ainsi, de l'arrivée des Européens à la fin du XIXe siècle, l'Afrique de l'Ouest connaît des bouleversements majeurs. Ces événements façonnent la région de manière profonde, laissant un héritage complexe de résistance, d'adaptation et de transformation culturelle qui continue d'influencer les sociétés contemporaines.

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