Chapitre 03:

70 17 15
                                    

/LOS ANGELES 22H54/

Luana:

La tension dans la maison atteint un nouveau sommet. Alessio et moi, nous nous disputons sans cesse, nos échanges devenant de plus en plus acerbes. Chaque mot est comme une lame tranchante, coupant plus profondément à chaque fois. Je ne sais pas ce qui a déclenché cette dernière dispute, mais je sais que je suis à bout de nerfs.
Je me réfugie dans ma chambre, la respiration saccadée, les larmes aux yeux. Je m'efforce de me calmer, de retrouver mon souffle, mais rien n'y fait. La panique monte en moi, incontrôlable, écrasante. Je sens une boule se former dans ma gorge, m'empêchant de crier, de pleurer, de respirer.
Je descends précipitamment les escaliers, le cœur battant la chamade. La maison est silencieuse, mais je sais qu'Alessio est quelque part, derrière une de ces portes fermées. Je pousse la porte d'entrée et sors dans la nuit, cherchant désespérément de l'air frais pour calmer mon esprit tourmenté.

Je me retrouve dans le jardin, les larmes coulant librement sur mes joues. Je m'assois sur le banc, la tête entre les mains, essayant de reprendre le contrôle de mes émotions. Mais c'est comme essayer d'arrêter une tempête avec ses propres mains.

Soudain, j'entends des pas derrière moi. Je relève la tête, les yeux embués de larmes, et je distingue Alessio qui s'approche lentement.

-Luana. dit-il d'une voix douce, presque timide. Est-ce que ça va ?

Je secoue la tête, incapable de parler. Les mots se bousculent dans ma tête, mais aucun ne parvient à franchir mes lèvres. Il s'assoit à côté de moi, posant une main hésitante sur la mienne.

-Respire. dit-il doucement. Respire avec moi.

Je ferme les yeux et essaye de suivre son rythme, inspirant et expirant lentement. Peu à peu, la panique commence à s'apaiser, laissant place à un calme fragile. Je sens sa présence à côté de moi, sa chaleur, sa force tranquille. Pour la première fois depuis des semaines, je me sens en sécurité. Mais le fait que ce soit lui me fais peur.

Nous restons là, côte à côte, dans le silence de la nuit. Peu à peu, mes larmes se tarissent, remplacées par un sentiment de soulagement. Alessio n'a pas besoin de dire quoi que ce soit. Sa simple présence est suffisante, un phare dans la tempête qui fait rage à l'intérieur de moi.

La nuit a été encore plus compliquée que les autres. C'était la première fois que je faisais une crise d'angoisse, j'ai eu la sensation de mourir. Alors mon cerveau a fait un espèce de blocage et je n'ai pas réussi à dormir, ne serait-ce que quelques heures. Le lendemain, au lycée, je me sens toujours fragile, vulnérable. Les regards curieux des autres élèves me mettent mal à l'aise, me rappelant que je ne suis pas comme eux, que je porte un fardeau invisible. Je me dirige vers ma salle de classe, essayant de me fondre dans la masse, de ne pas attirer l'attention.

Mais alors que je traverse les couloirs bondés, la panique refait surface. Les bruits assourdissants, les visages indifférents, tout me submerge. Je sens une bouffée d'air chaud dans ma poitrine, mes mains deviennent moites, mes genoux tremblent. Je cherche désespérément un endroit où me cacher, où retrouver mon calme, mais tout semble s'effondrer autour de moi.

Soudain, je sens une main prendre la mienne. Je relève les yeux et vois Alessio qui me regarde avec inquiétude.

-Luana. dit-il doucement. Respire avec moi, d'accord ?

Je hoche la tête, incapable de parler. Il prend ma main dans la sienne et commence à respirer lentement, régulièrement. Je ferme les yeux et essaye de suivre son rythme, inspirant et expirant au même moment que lui.

Peu à peu, la panique commence à s'apaiser, laissant place à un calme fragile. Je sens la présence rassurante d'Alessio à côté de moi, sa main chaude dans la mienne. Pour la deuxième fois en moins de vingt-quatre heures, il me sauve de la tempête qui fait rage en moi.

 Pour une fois je me sens soutenue. Il me regarde avec un petit sourire, ses yeux bleu brillant d'une lueur bienveillante.

-Ça va aller. dit-il doucement. Je suis là.

Et pour la première fois, je ressens de la sympathie envers lui.

------------

Liés par le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant