Liés par le destin

Chapitre 13:

Alessio :

  Luana, encore sous l'effet de l'alcool, titube légèrement, ses paroles embrouillées trahissant son état.

-Alessio, pourquoi tu as embrassé cette fille... ? murmure-t-elle soudainement, ses yeux mi-clos fixant un point invisible. Sa voix est faible, pleine de confusion et de tristesse.

Je me fige un instant, pris au dépourvu par sa question. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle ait remarqué, et encore moins qu'elle s'en souvienne dans cet état. Plutôt que de répondre, je me contente de lui remettre une mèche de cheveux derrière l'oreille. Les mots semblent inutiles, voire cruels, dans ce moment de vulnérabilité.

-Ça va aller, Luana. Dors maintenant. murmurais-je, d'une voix douce et rassurante.

Elle se blottit contre moi, posant sa tête sur mon torse, et je sens mon cœur s'accélérer. Cette proximité inattendue me trouble, mais je ne veux pas la repousser. Je reste immobile, écoutant sa respiration lente et irrégulière, sentant son corps se détendre peu à peu contre le mien.

Les minutes s'écoulent, et je fini par fermer les yeux, le sommeil me gagnant à mon tour. Mes pensées tournent autour de Luana, de sa douleur, de ses propres erreurs. Je m'endors malgré ses souvenirs peu agréables.

Soudain, en plein milieu de la nuit, je suis réveillé en sursaut par des cris. Luana se débat dans son sommeil, son visage tordu par la terreur. Elle pleure, suffoque, ses mains cherchant désespérément un soutien.

-Luana ! Réveille-toi, c'est juste un cauchemar ! dis-je en la secouant doucement, essayant de la ramener à la réalité.

Ses yeux s'ouvrent brusquement, remplis de larmes et de panique. Elle lutte pour reprendre son souffle, ses mains agrippant mes vêtements avec force. Ne sachant pas quoi faire d'autre, je la prends dans mes bras, la berçant doucement, murmurant des paroles apaisantes.

-C'est fini. Tu es en sécurité, je suis là.

Je continue, sentant ma propre impuissance face à la douleur de Luana. Ses sanglots finissent par s'apaiser, mais son corps reste tendu, comme si chaque muscle est encore prêt à fuir un danger invisible. Je reste avec elle, sans bouger, jusqu'à ce qu'elle commence enfin à se détendre, l'épuisement prenant le dessus.

Luana finit par s'endormir de nouveau, son souffle devenant plus régulier. Je la regarde longtemps, observant les traits de son visage qui, même dans le sommeil, restent marqués par une tristesse profonde. Mes pensées vagabondèrent vers elle, vers ce qu'elle avait traversé et ce qu'elle continuait d'endurer. Je me sens envahi par un mélange de culpabilité et de protection, déterminé à être quelqu'un sur qui elle pourrait compter. Mais est-ce que j'en serai capable ?

Mon téléphone vibre soudainement, me tirant de mes pensées. C'est un appel de son meilleur ami, Esteban.

-Quoi ? murmurais-je en décrochant, essayant de ne pas réveiller Luana.

-Je voulais savoir si Luana va bien, on a pas mal bu.

-Je suis avec elle. répondis-je doucement, jetant un coup d'œil à la jeune fille endormie. Elle va...je ne sais pas mais elle est en sécurité.

-Je n'aurais pas dû la faire boire autant. dit Esteban, sa voix remplie de culpabilité.

-Ne t'en veux pas pour ça, elle a passé une bonne soirée. Grâce à toi.