Chapitre 11:

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/LOS ANGELES:02H34/

Luana :

  L'obscurité est partout, dense et oppressante. Je suis de retour dans cette pièce, les murs se refermant sur moi. Les murmures indistincts et les pas lointains font battre mon cœur à toute allure. Je hurle, mais aucun son ne sort de ma bouche. La panique m'envahit, et je suis prisonnière de cette terreur sans fin.

Je me réveille en sursaut, trempée de sueur, la respiration haletante. Un cauchemar, encore une fois. Je jette un coup d'œil à l'horloge : 5h30 du matin. Il fait encore nuit, mais je sais que je ne pourrai pas me rendormir. Ces cauchemars sont devenus une habitude dans ma vie, me poursuivant chaque nuit. Chaque fois que je ferme les yeux, je revis l'horreur de ses dernières années. Et pourtant je suis encore en vie.

Je me lève doucement, essayant de ne pas faire de bruit pour ne réveiller personne. Une fois dans la cuisine, je me fais un thé et m'installe sur la table avec mes livres de maths. La seule façon de chasser ces pensées sombres est de me concentrer sur quelque chose d'autre, alors je me plonge dans mes révisions. Au moins mes heures de sommeil perdus, serviront à quelque chose.

Les heures passent lentement. Le soleil se lève, apportant avec lui un peu de chaleur et de lumière. Mes amis Maddie et Margot doivent venir cette après-midi pour se préparer pour le bal d'Halloween, et je veux être prête. Aujourd'hui doit être un jour heureux, un jour où je peux oublier, ne serait-ce que pour un moment.

À midi, mes amies arrivent, leurs voix joyeuses emplissant la maison d'une énergie énergisante. Nous montons dans ma chambre, où nous avons installé un véritable salon de beauté improvisé. Maquillage, coiffures, essayages de robes... L'excitation est palpable.

Maddie et Margot commencent à discuter de tout et de rien, de l'école, des garçons, des costumes qu'elles ont vus sur Instagram. À un moment donné, Maddie se tourne vers moi, une expression sérieuse sur son visage.

-Luana, si tu veux parler de ce que tu as vécu, on est là pour toi. dit-elle doucement. Tu sais, pour ton enlèvement.

Mon corps se raidit immédiatement. Je sens la colère monter, qui m'est incontrôlable.

-Je ne veux pas en parler. dis-je sèchement. Laissez tomber.

Le silence tombe sur la pièce, lourd et tendu. Mais Margot et Maddie ne réagissent pas mal. Elles se contentent de hocher la tête et de reprendre la conversation comme si de rien n'était. Elles parlent de choses plus légères, essayant de ramener la bonne humeur.

/LOS ANGELES:20H45/

Le temps file, il ne reste plus qu'une heure avant le début du bal. Margot et Maddie descendent à la cuisine pour grignoter quelque chose avant de partir. Je monte dans la salle de bain, sentant une crise d'angoisse pointer le bout de son nez. La panique monte en moi, et je me retrouve à suffoquer, assise par terre, les larmes coulant sur mes joues.

Je n'entends pas la porte s'ouvrir, mais soudain, Alessio est là, son visage préoccupé. Il s'agenouille à côté de moi, posant doucement une main sur mon épaule.

-Luana, ça va ? Respire, doucement. Ça va aller.

Je secoue la tête, incapable de parler. Alessio se redresse et attrape une serviette qu'il passe sous l'eau froide avant de la poser sur ma nuque.

-Respire avec moi, Luana. Inspire, expire. Tu es en sécurité.

Je ferme les yeux, essayant de me concentrer sur ses mots, sur le rythme de sa respiration. Peu à peu, la panique recule, ma respiration redevient plus régulière. Alessio reste à mes côtés, sa présence réconfortante malgré tout ce qu'il a pu dire auparavant.

-Merci. murmurai-je enfin, la voix tremblante.

Il sourit doucement, essuyant les larmes sur mes joues.

-Tu n'as pas à me remercier.

Je hoche la tête, trop épuisée pour dire quoi que ce soit d'autre. Alessio m'aide à me relever, m'accompagnant jusqu'à ma chambre pour que je puisse remaquiller.

Ses mots et ses gestes sont emplis de sollicitude, une facette de lui que je ne connaissais pas vraiment. Je préfère cette facette aux autres qu'il a pu me montrer.

Je sens son regard insistant me scruter de la tête au pied pendant que je me maquille.

Margot et Maddie remontent peu après, ne posant aucune question, mais leur présence est un baume pour mon esprit. Nous terminons de nous préparer, l'excitation revenant doucement. Le bal commence bientôt, et malgré tout, je suis déterminée à y aller. Je veux profiter comme une ado de 17 ans sans problème.

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