Peau d'Aïssatou:Habillée d'un joli ensemble , je me dirige vers la sortie. Je ne travaille peut-être plus maintenant mais j'ai ouvert une fondation et je suis dans les aides sociales. Je sais ce que c'est d'être pauvre , de se réveiller et ne pas avoir de quoi mettre sous la dent . Dans ma vie j'ai tellement galéré surtout dans l'orphelinat, c'est un devoir pour moi d'aider les gens comme que tout va bien maintenant.
Je compte partir dans mon ancienne orphelinat pour voir les conditions des enfants et essayer de tout faire pour les mettre dans de très bonnes conditions. Après il y'a eu beaucoup de morts hier nuit , une dizaine de jeunes qui n'ont pas survécu . La phrase « Barca wala Barsak » ( Barca ou la mort) me fait tellement peur. C'est le cri de désespoir des jeunes.
Une pirogue est partie en échappant à la police et voilà qu'on nous informe que dix jeunes sont décédés. Ils viennent tous d'un même village qui se trouve à Thiés. Je compte aller voir leur famille dans leur village.Je vois ma belle mère qui me regarde et me sourit.
Belle mère : Tu es toute bien habillée, oú vas-tu ?
Moi: merci beaucoup maman dis-je en lui faisant la bise. Je vais donner quelques denrées alimentaires à l'orphelinat avant d'aller au village de Thiés.
Belle-mère : Ta journée est chargée. C'est bien au moins toi , tu aides ton mari. La presse parle toujours en bien de la première dame.
Moi: Il le faut et en plus je le fais avec plaisir.
Belle-mère : c'est vrai et tu dois être à la Mauritanie demain in cha Allah , c'est après demain la fête de leur indépendance et tu te dois d'accompagner ton époux.
Moi: oui c'est vrai. Bon pour ne pas être en retard je vous laisse. Á ce soir in cha Allah dis-je en lui faisant la bise.
Je monte dans la voiture et le chauffeur démarre. Je vous passe jusqu'à mon arrivée au village. On pouvait entendre leur cri de loin.
Avec mes gardes du corps nous nous dirigeons vers la foule. Il n'y avait pas de presse parce que je voulais être discrète. J'ai été accueillie par le chef du village.
Moi: Salam Aleykoum Serigne bi , magui léne di massawou si tiss bi niou yeuk, métineu torop surtout que ay soutien de famille legn wone ( Bonjour monsieur, je vous présente mes sincères condoléances c'est une perte pour la nation c'est vraiment triste surtout qu'ils étaient l'espoir et le soutien de leurs familles).
Les conversations se font en wolof mais je traduis directement en français.
Chef de village : merci beaucoup de votre présence madame la première dame. Venez vous asseoir.
Je m'assois à côté de lui. Il en a profité pour me présenter à la famille de chaque défunt.
« Que leurs âmes reposent en paix, Qu'Allah les accueille au paradis, que la terre leur soit légère » je n'arrêtais pas de répéter ces mêmes phrases.
Aprés avoir mangé , je remet à chaque famille et au chef de village une enveloppe. J'ai remarqué qu'ils ont seulement l'eau de pluie et il n'y a pas d'électricité. Leur condition de vie sont difficiles, nous devons chaque jour remercier Dieu.
Je promis intérieurement que je viendrai pour installer des panneaux solaires et leur emmener l'eau du robinet.Au moment où je comptais prendre congés. Le chef de village m'emmène voir un sage qui est dans le village. Apparemment il a demandé à me voir. Nous le suivons donc en silence même si Ousmane me regarde bizarrement pour qu'on rentre mais je ne le calcule pas c'est moi la patronne ici.
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Déséquilibre
ActionPersonne ne peut imaginer ma souffrance. Personne ne peut deviner mes névroses. Je me suis créée une carapace pour montrer aux autres ce que je veux qu'ils voient de moi: une femme heureuse. Malgré que je veuille qu'ils puissent lire en moi, qu'ils...